« Cette année, c’est sensiblement la même chose que les années précédentes. Quand on parle d’une pénurie d’enseignants, ce n’est pas à ce moment-ci qu’on va le ressentir. Je ne dis pas que tous les besoins en personnel sont comblés parfaitement, mais ils sont généralement comblés comme les autres années. […] On n’est pas comme les autres commissions scolaires qui manquent d’enseignants titulaires devant des élèves », observe le vice-président du Syndicat de Champlain, Richard Bisson.
Les effets de la pénurie d’enseignants vont se faire sentir particulièrement à l’automne alors que les listes de suppléance s’épuiseront. L’année dernière, la CSP avait mentionné avoir une liste de suppléance de près de 900 enseignants, mais qu’elle devait dès les premiers mois attribuer près de 600 contrats de remplacement.
Presque tous les postes à temps plein en enseignement sont attribués avant les vacances estivales. Les contrats de remplacement ont été donnés le 14 août. La première journée au travail pour les enseignants était le 26 août. « Lors de cette journée, la plupart des besoins vont être comblés. Il va quand même y avoir des choses qui vont rester à la fin de la journée », ajoute-t-il.
Des enseignants ne se retrouvant pas sur les listes d’appel peuvent alors offrir leur service à la fin de cette journée sur les contrats qui n’ont pas trouvé preneur. « Avec cette séance, on va épuiser les listes de suppléants. S’ils ont des contrats, ils ne sont plus disponibles pour des contrats à la journée. La pénurie a tendance à arriver de plus en plus tôt à l’automne », souligne-t-il.
Une entente nationale à négocier
Cette pénurie donnera certainement le ton aux négociations des prochaines conventions collectives, croit-il. En 2020, les différents syndicats en enseignement entreront en négociations de l’entente nationale avec le gouvernement. Selon M. Bisson, la complexification de la tâche d’enseignant a repoussé la relève à choisir des études dans le domaine.
« Même si ça ne paraît pas, à force d’ajouter des tâches, ça devient de plus en plus lourd et complexe. Notamment, il y a eu l’intégration des élèves en difficulté. Ça date de quelques années. C’est un choix social. Il est correct. Le seul problème, c’est que les ressources n’ont pas suivi. C’est tombé sur la table de travail des enseignants. Il y a eu toute une série de petites mesures qui, à la base, sont toutes correctes, mais qui se sont toutes ajoutées à une tâche déjà pleine et on n’enlève rien », dit-il.
Afin de rendre plus attrayant ce métier, il salue l’intention du gouvernement d’abolir les premiers échelons salariaux. « Prends le salaire d’un jeune enseignant qui sort de l’université, autour de 46 000 $. Ce n’est pas très compétitif dans le marché actuel. Pour la charge et le travail que ça va demander, il est facile de trouver ailleurs, dans une profession moins [exigeante], un salaire équivalent ou même supérieur. »
Le Syndicat de Champlain déposera ses propositions en octobre. Le gouvernement devrait déposer son offre patronale avant le temps des Fêtes. Les négociations se tiendront par la suite en 2020.
La Commission scolaire des Patriotes n’a pas été en mesure de répondre à nos questions avant de mettre sous presse.