L’ostéopathe Julie Deschamps souhaitait s’impliquer bénévolement, mais cette mère de jeunes enfants trouvait difficile de conjuguer ce bénévolat à la vie de famille. C’est ainsi qu’est née l’idée de consacrer des heures de sa pratique à des traitements gratuits pour des enfants issus de familles plus démunies. «J’ai ce potentiel-là de [l’ostéopathie]. Pourquoi aller faire autre chose, qui est hors de ma nature?», note-t-elle.
La professionnelle de la santé est depuis ce temps en contact avec une intervenante qui lui identifie des familles. Mme Deschamps fait le suivi complet avec la famille, puis en prend une autre lorsque le traitement est terminé. «Je pense que c’est apprécié. On a noté des effets positifs chez les enfants, mais chez les parents aussi. Un enfant qui ne va pas bien, c’est une famille qui ne va pas bien.»
Au cabinet de services comptables Brodeur & Létourneau, l’aventure a commencé en décembre 2016, alors que l’équipe s’est impliquée au sein de la guignolée du Centre d’action bénévole (CAB) de la Vallée-du-Richelieu, une expérience qu’ils ont aussi renouvelée l’an dernier. Entre 25 et 30 employés du cabinet y ont donné du leur temps, à raison de trois ou quatre après-midis, alors que la firme les a libérés sur le temps de travail pour faire du bénévolat. «Les bénévoles réguliers ont pu être aidés par des gens de [leur] entreprise. On en entend encore parler! Les gens ont beaucoup apprécié» constate le directeur général du CAB, Patrick Thibert.
L’entreprise s’est aussi impliquée au sein de la maison de répit l’Intermède, pour le ménage de printemps. «On essaie de s’impliquer, ça rapporte beaucoup, ça rapproche les gens et ça crée un bon esprit d’équipe. C’est aussi gagnant pour eux que pour nous», illustre Brigitte Beaudry, comptable.
Change la donne
Baptisée Change la donne, l’initiative de la CDC et de la Chambre de commerce (CCIVR) est née d’une prise de conscience que les organismes recherchent des qualifications pour répondre à des besoins spécifiques alors que les entreprises et les gens d’affaires qui souhaitent vivre une expérience de bénévolat ne savent pas comment offrir leur expertise aux organismes. Le service s’adresse aux gens d’affaires et aux retraits qui souhaitent s’impliquer auprès d’organismes, aux entreprises qui souhaitent encourager l’implication bénévole de leurs employés ou aux professionnels qui souhaitent offrir des services à des familles dans le besoin.
Pour la directrice de la CCIVR, Julie La Rochelle, les avantage à y prendre part son nombreux. Pour les entreprises, elle cite notamment, le développement des forces et compétences des employés, un rayonnement de l’entreprise par son implication sociale, un renforcement des liens avec la communauté et la création d’un sentiment d’appartenance à l’entreprise. «C’est prouvé, ça change la donne littéralement au sein des entreprises.» L’échange est aussi gagnant pour les organismes communautaires, qui acquerront de nouvelles compétences, bénéficieront de conseils et pourront compter sur l’expertise locale.