L’auteur a quitté la région en 1972, mais il a ces dernières années fouillé dans sa mémoire pour retrouver des souvenirs enfouis de plusieurs premières fois vécues de sa naissance au début de l’âge adulte. Ces souvenirs ont pris la forme de petites histoires romancées tournant autour d’un protagoniste grandissant à Amos entre 1950 et 1970. Le livre, décrit comme un roman, est séparé en « épisodes » par Louis Dumont, reconnaissant que la forme peut aussi s’approcher de celle d’un recueil de nouvelles, et y aborde les « premières fois » qu’à peu près tout jeune va expérimenter un jour, ce qui en fait un ouvrage très universel, allant bien au-delà du lieu et de l’époque.
« Cela a tourné longtemps dans ma tête avant que le livre ne soit mûr. Certains textes existent depuis plus de 10 ans », souligne Louis Dumont. En plus de ses propres souvenirs de jeunesse, il s’est laissé inspirer par des histoires et des légendes qu’il a entendues et a concocté 16 histoires où la frontière entre le vrai et la fiction est brouillée. « Après autant d’années, on a une certaine mémoire sélective », note-t-il en souriant, donnant en exemple le fait qu’il se souvient encore clairement de certains détails anodins de son premier jour d’école alors qu’il a pu oublier d’autres événements tout aussi importants survenus plus tard dans sa vie. M. Dumont précise aussi que, si une grande part des histoires d’Amos P.Q. sont basées sur son propre vécu, il n’est pas le protagoniste, ce qui lui donne aussi une certaine liberté dans son écriture. Selon lui, deux des chapitres traitent de sujets un peu plus dramatiques, dont un sur la mort de son chien, mais le thème général du livre demeure assez accessible.
Le livre, où on reconnaît un dessin de la fameuse cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila d’Amos sur la couverture, a par ailleurs été édité par Michel Gosselin éditeur, basé en Abitibi, et a été illustré par Anne-Marie Jutras, aussi originaire de la région. Mais malgré le côté volontairement très amossois de sa proposition, Louis Dumont croit qu’Amos P.Q. a le potentiel de rejoindre un large public, qui a peut-être grandi dans une petite municipalité en région à la même époque que lui. « J’ai 76 ans. Je pense que c’est le portrait d’une certaine époque, un instantané universel, qui se trouve dans ce livre », estime Louis Dumont.
Une possible suite
L’Hilairemontais a eu un immense plaisir à écrire ce livre et avoue avoir des idées pour éventuellement poursuivre l’histoire de son protagoniste, une fois qu’il a quitté Amos – Louis Dumont a lui-même quitté la maison pour voyager en faisant du pouce avant de poursuivre ses études, ce qui alimenterait assurément ses prochains écrits –, mais il avoue avoir d’autres projets d’écriture sur le feu, incluant de la poésie, son médium de prédilection, et un autre roman à trois voix.
Le livre Amos P.Q. : Petites histoires hors de l’ordinaire est paru en avril dernier et il est notamment possible de se le procurer auprès de l’éditeur ou de l’auteur directement. Parmi ses activités de promotion, Louis Dumont sera de passage au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue du 22 au 25 mai, où il espère rencontrer des gens qui, comme lui, ont quitté l’Abitibi, mais qui sont peut-être revenus dans la région par la suite pour entendre leur perspective.
