Conseillère en communication au CSSP, Frédérique Lamontagne relativise les chiffres alarmants partagés par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui a pris les données en date du 11 août dernier, soit avant trois séances d’affectation qui ont eu lieu au CSSP les 16, 18 et 21 août, où de nombreux postes ont été pourvus. « En effet, en date du 23 août 2023, nous avons plutôt 7 postes réguliers vacants et 75 postes à temps partiel vacants dans tous nos établissements. Précisons que le portrait des postes vacants dans nos établissements évolue rapidement de jour en jour, lorsque des postes sont pourvus », a-t-elle indiqué. Elle ne note pas que certaines écoles sont davantage touchées par la pénurie de personnel. Au moment de mettre sous presse, il n’avait toutefois pas été possible d’obtenir des chiffres plus à jour de l’évolution de la situation.
Du côté du Syndicat de Champlain, représentant à la fois le personnel enseignant et le personnel de soutien, on estime que les enjeux sur le territoire du CSSP reposent principalement au niveau secondaire et à l’adaptation scolaire. « Au primaire, ça va relativement bien, mais au secondaire, on va devoir faire appel plus que par le passé à du personnel non qualifié. On a aussi beaucoup de difficulté à pourvoir les postes en service de garde puisqu’on n’offre que des heures coupées et des tâches de plus en plus lourdes. En tout, il reste environ une centaine d’emplois non pourvus dans le CSSP, dont plusieurs postes de techniciens en éducation spécialisée », a commenté lundi le président du Syndicat de Champlain, Jean-François Guilbault.
Il hésite toutefois à dire que le portrait est beaucoup plus sombre cette année. « Ce qu’on nous rapporte, c’est vraiment qu’il y aura davantage de gens non qualifiés dans les classes. On est évidemment reconnaissants de leur aide, mais on comprend les inquiétudes des parents alors qu’on sort d’une pandémie où des jeunes ont eu d’importants retards d’apprentissage, notamment avec l’école à distance, et qu’on manque de personnel pour trouver des solutions », poursuit-il. Il craint aussi que des écoles en milieu plus rural et souvent plus démuni peinent davantage à recruter le personnel manquant.
Pour le président du Syndicat de Champlain, la solution à long terme passe par de meilleures conditions de travail afin de rendre le milieu de l’éducation plus attractif. « Les négociations qui ont lieu en ce moment avec le gouvernement doivent être un rendez-vous historique pour améliorer les conditions en milieu scolaire. Les gens sont à bout de souffle et quittent le milieu, alors il faut donner un vrai coup de barre », martèle M. Guilbault.
Pas de nouvelle école l’an prochain
On s’en doutait depuis un certain temps, mais l’objectif d’ouvrir la nouvelle école de Belœil pour la rentrée 2024 ne se réalisera pas. On confirme au passage que les discussions pour un terrain approprié, autant à Belœil qu’à Otterburn Park, suivaient leur cours.
La mairesse de Belœil, Nadine Viau, a fait part des problèmes que la Ville a rencontrés dans sa recherche. « On est encore en négociation, mais avec les coûts qu’on nous a proposés, aucune Ville ne pourrait donner son aval. C’est difficile; le fardeau d’acquérir le terrain repose sur les épaules des municipalités alors que les promoteurs savent qu’on est coincés. La bonne nouvelle, c’est que le CSSP peut continuer son travail préliminaire et je peux dire que certaines étapes sont bien avancées. Même si on ne fait pas d’annonce, ce n’est pas le statu quo dans ce dossier! »
Soulignons que la mairesse Nadine Viau siège au Comité sur les relations entre les municipalités et les centres de services scolaires (CSS), créé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ). L’UMQ condamne l’adoption, en 2020, d’un amendement obligeant les municipalités à céder gratuitement des immeubles aux CSS pour la construction ou l’agrandissement d’établissements scolaires. Afin de répondre à cette demande, la municipalité doit souvent acquérir l’immeuble à grands frais, soit en l’achetant ou en l’expropriant, habituellement à courte échéance.
La demande du comité est claire : un changement législatif qui éliminerait l’obligation de donner des terrains aux CSS et qui assurerait que le gouvernement du Québec assume l’ensemble des coûts liés à l’acquisition d’immeubles scolaires.