À l’AVRDI, la directrice Johanne Savard a souvent entendu des parents exprimer le désir d’avoir des projets plus adaptés à leur situation. «Ce qu’on veut prouver c’est que [les personnes avec une déficience intellectuelle], économiquement, peuvent être profitables. C’est clair que s’ils travaillent, ils vont participer au développement économique de la région. Le parent qui ne sera pas inquiet parce que son enfant est supervisé dans un appartement, c’est un parent qui va pouvoir aller travailler», explique-t-elle.
Travail
L’organisme a d’ailleurs créé deux entités sœurs, Mission Divers-Cité et Habitation Divers-Cité. Alors que le premier vise à construire des logements adaptés pour des gens avec une déficience ou un TSA, le second est une entreprise d’économie sociale offrant du travail aux personnes avec une déficience physique ou intellectuelle, un TSA ou un problème de santé mentale.
L’accessibilité à un travail pour les personnes avec une déficience intellectuelle est particulièrement difficile depuis la réforme amorcée dans le milieu de santé qui a transformé les stages pour ces personnes en emplois permanents ou en bénévolat. Une réforme qui s’est transformée en perte d’emploi pour de nombreuses personnes, rappelle Mme Savard.
L’organisme, qui prépare un plan d’affaires pour l’entreprise, souhaite collaborer avec les industries du territoire. Les employés pourraient effectuer de petites manipulations ou même de la rentrée de donnée, pour certains autistes de haut niveau. Mission Divers-Cité miserait aussi sur un département de créativité et sur le concept d’économie circulaire pour faire son bout de chemin.
Logement supervisé
L’organisme lorgne la construction d’un édifice de 12 logements supervisés, un service inexistant dans la région. Peu de logements à prix modique sont disponibles dans la région, alors que les personnes vivant avec une déficience vivent souvent de l’aide sociale. Du côté locatif, le taux d’inoccupation des logements pour Belœil était de 0,5 % à l’automne. Le prix médian pour un 5 ½ était de 700 $, alors qu’à Mont-Saint-Hilaire, il se situait à 773 $.
«On sait [que ces gens-là] sont capables d’habiter dans des logements, mais il y a des lacunes au niveau de la nourriture, de leur épicerie, de leur budget», explique Mme Savard.
L’organisme tente de faire subventionner son projet de logement par la Société d’habitation du Québec. Mme Savard ne sait pas encore où serait construit l’édifice, mais indique qu’un autre organisme pourrait se greffer au projet. Le projet coûterait environ 500 000 $, croit Mme Savard.
«Le parent ne sera pas toujours présent, ajoute-t-elle. Il veut s’assurer qu’il y aura toujours un filet social autour de son enfant et une personne qui va l’encadrer pour s’assurer qu’il prend les bonnes décisions, que n’importe qui n’entre pas dans ces appartements-là et qu’ils aient une protection quelconque.»
Le Kilimandjaro pour amasser des fonds
L’organisme avait déjà tenté l’expérience il y a quelques années avec des parents de certains de ses usagers, mais la directrice générale a cette fois-ci réussi à convaincre huit personnes de la communauté, dont des personnalités d’affaires, de faire le voyage jusqu’au sommet avec elle. Afin de faire des ces grimpeurs de véritables ambassadeurs de l’organisme, ils ont été jumelés à une famille utilisatrice de l’AVRDI.
L’AVRDI compte d’ailleurs bien faire de ce défi une nouvelle tradition, alors que l’organisme recrute déjà des grimpeurs pour une nouvelle cohorte qui partirait à l’automne 2019 ou janvier 2020.
Pour participer, chaque participant doit amasser 14 000 $ n.