21 juillet 2023 - 11:41
Des piscines stressantes
Par: Denis Bélanger

Dans le cadre de la redistribution des tâches, mes collègues et moi, nous nous assurons toujours que chaque domaine est à attitré à une personne précise. Cette phrase illustre bien nos motivations derrière tant de précautions. « Quand tout le monde s’en occupe, personne ne s’en occupe. » Ces mots sont restés gravés dans ma tête et voilà pourquoi mon stress et ma vigilance augmentent quand je suis à une fête de famille où il y a une piscine.

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Non, je n’ai pas analysé les statistiques des noyades des dernières années. Peut-être que j’exagère, mais je suis de l’école de pensée qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Je n’ai qu’en mémoire des récits rapportés dans les médias où un jeune enfant avait échappé à la vigilance des adultes durant une fête.

Les fêtes riment avec alcool et maintenant officiellement cannabis; c’est légal maintenant, n’oublions pas. Notre vigilance et notre degré d’alerte diminuent sous l’effet de ces substances. De plus, les gens veulent profiter de ces fêtes pour discuter avec les autres invités. C’est certain qu’un adulte ne voudra pas passer sa soirée entière sur le bord de la piscine à surveiller les jeunes baigneurs.
L’idéal à mon avis est de ne permettre la baignade que pendant un certain temps. Une fois que les enfants se sont assez baignés, hop, tout le monde sort et on verrouille l’accès. Je suis aussi frileux des spas. Je me souviens du 40e anniversaire de mon meilleur ami. Plus tôt dans la journée, tout le monde s’est aventuré un peu dans le spa. Au moment du repas, je me suis assuré qu’on recouvre immédiatement le spa. Il y avait plusieurs bambins très jeunes à cette fête. Ça ne prend que quelques minutes pour qu’un drame se produise.

Mes parents n’ont jamais voulu de piscine pour cette raison. Ils ont acheté une fois une résidence au Saguenay qui avait une piscine hors terre. Une fois que ma mère a eu les clés, elle a eu la mauvaise surprise de voir dans l’eau un chat mort noyé. Dès cet instant, elle a payé une petite annonce dans le journal pour donner, et non vendre, la piscine. J’étais déçu à cette époque, car j’étais un ado. Étant moi-même un parent aujourd’hui, je comprends maintenant son raisonnement.

Dernièrement, j’ai eu une réflexion à saveure mercantile. Je me suis demandé pourquoi personne n’offrait un service à domicile de sauveteur. On peut avoir des chapiteaux, des clowns, des magiciens, des traiteurs, ou encore des musiciens, mais jamais un sauveteur. Un petit 200-300 $ pour la soirée pour mandater un étranger à la fête de surveiller sans arrêt la piscine serait raisonnable. Mais comme me faisait remarquer quelqu’un, les gens sont souvent réticents à payer peu importe ce que c’est. Je démarrerais bien cette affaire, mais je ne suis pas le meilleur nageur.
Peut-être suis-je un peu trop stressé pour vous? Ce n’est pas grave, je m’assume. Ce texte aura au moins servi à nous rappeler que la prudence et la vigilance sont toujours de mise.

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