Le président du syndicat, Éric Gingras, lance d’emblée être en accord avec l’annonce, mais « on n’a pas le choix de regarder les détails. Quand le ministère fait une annonce un peu médiatique, il ne parle jamais des détails. Les membres nous appellent. Ils nous expliquent pourquoi certaines écoles ont choisi de ne pas avoir de récréation l’après-midi, notamment en maternelle. »
Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, et la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest, ont confirmé l’annonce le 12 février. Le Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire sera modifié pour que les enfants profitent d’un minimum de 20 minutes de récréation le matin et l’après-midi. Actuellement, le Régime pédagogique ne précise pas la durée des deux périodes de détente.
L’objectif est de permettre aux élèves d’être actifs physiquement à l’extérieur, favorisant une meilleure concentration en classe.
Selon le syndicat, les récréations devraient entrer en vigueur à la rentrée scolaire prochaine. Concernant le changement dans les horaires, de nombreux intervenants devront se consulter afin d’arriver à une solution, croit-il.
« Les écoles ne seront pas tout à fait souveraines. Si une école finit 10 minutes plus tard, il va falloir que tout le monde s’ajuste autour à cause du circuit d’autobus. Dans une commission scolaire comme des Patriotes, il y a trois parcours d’autobus qui prennent les mêmes autobus. Ce n’est pas aussi simple que de dire qu’il y aura deux récréations. »
Le président craint aussi une diminution des heures octroyées au personnel de soutien comme les éducateurs en service de garde alors qu’ils ont déjà des horaires courts ou des heures coupées.
Deux récréations par jour déjà en place
À la Commission scolaire des Patriotes (CSP), la majorité des écoles a déjà intégré deux récréations de 15 minutes à leur horaire, selon la conseillère aux communications Marie-Michèle Blaise. Le temps de récréation varie d’une école à l’autre. Avant cette annonce, il n’y avait pas de norme. La direction proposait le temps alloué à la récréation au conseil d’établissement qui entérinait la décision.
« Il faudra étudier le dossier pour déterminer les impacts. C’est différent d’une école à l’autre », poursuit Mme Blais.
Le président du Comité de parents de la CSP, Normand Boisclair, affirme que les parents sont en accord avec l’annonce du gouvernement.
« D’augmenter le temps pour bouger pour les élèves ne peut certainement pas être néfaste. Ce sera au Service de l’organisation scolaire et aux directions d’établissements à voir comment une telle mesure peut être mise en place. J’invite d’ailleurs les parents qui siègent sur les conseils d’établissement des écoles primaires à questionner les directions d’écoles afin de connaître les solutions envisagées », conclut-il.