Les représentantes belœilloises ont ainsi pu participer aux Assises franco-québécoises de la coopération décentralisée, à La Rochelle, puis au Sommet international de l’innovation en villes médianes, à Nevers. « IVÉO est un OBNL qui cherche à propulser l’innovation dans les municipalités avec des start-up et qui met les villes en contact avec des entreprises pour trouver des solutions. Belœil a été invitée par IVÉO pour participer à la mission en France parce qu’il voit qu’il y a un super beau potentiel innovant ici. L’expérience a permis de faire des rencontres extraordinaires », affirme Nadine Viau.
La mairesse a eu la chance de participer à deux panels pendant son séjour en France, dont un sur la participation citoyenne, où elle a notamment parlé des tables de quartier et du budget participatif de Belœil. « J’étais sur le même panel que le directeur général de McMasterville, Sébastien Gagnon, qui parlait d’acceptabilité sociale. Moi, j’amenais l’idée que, si on a la participation citoyenne, on est capable de faire avancer un projet avec moins de violence et de colère des citoyens », raconte-t-elle. Le second panel portait sur les enjeux d’utilisation des ressources, dont l’eau. Selon elle, les citoyens sont capables de gaspiller beaucoup moins d’eau, mais il faut davantage de sensibilisation et d’éducation pour y arriver. « Le projet de piscine en eau vive que j’aimerais voir se réaliser pourrait apporter une part d’éducation sur l’importance de la qualité de l’eau. On est encore trop peu conscient de la chance qu’on a au Québec d’avoir accès à l’eau. On serait capable d’en utiliser trois fois moins si on avait plus de sensibilisation, mais ça prend la collaboration de tout le monde, sinon on va continuer de surconsommer à l’infini. »
La Ville devait aussi présenter son projet de forêt nourricière dans le cadre d’une compétition, mais une erreur s’est produite et le dossier de candidature a été perdu. Ce n’est qu’une fois sur place que Mme Viau a réalisé que la candidature de Belœil ne s’était pas rendue. « On était bien excitées d’aller à cette remise de prix et on avait de super belles chances de se qualifier de par la qualité du projet. On avait travaillé très fort, mais c’est tombé dans une craque, ce qui est bien décevant », commente la mairesse à ce sujet.
Pont du savoir
La mission en France a permis à Belœil de s’inspirer des meilleures pratiques pour éventuellement les importer ici. Une visite d’une petite commune au centre de la France amène la mairesse Viau à maintenant parler d’un « pont du savoir » qui pourrait pousser dans le nouveau quartier situé au nord des Bourgs, un concept qui n’avait encore jamais été abordé sérieusement à Belœil. « Pendant la COVID, la ville a développé un espace pour les start-up et a développé un pont du savoir. C’est quelque chose qu’on aimerait aussi avoir dans le nouveau quartier. Mon souhait est de créer des emplois de qualité dans ce quartier et il y aurait de la place pour un espace institutionnel, que ce soit un campus de cégep ou d’université par exemple, qui pourrait répondre à plusieurs besoins de formation pour le parc industriel ou encore Northvolt. » Elle précise que le projet n’en est qu’à l’étude de faisabilité, mais qu’elle a hâte de voir s’il a le potentiel pour éventuellement pouvoir se concrétiser.
Nadine Viau regarde aussi les possibilités pour des jumelages entre Belœil et des villes françaises. « Beaucoup de villes au Québec ont un jumelage et gagnent en expertise. Ça peut amener une richesse intéressante, et je voudrais que ça aille au-delà du tourisme. » À ce stade, aucune ville précise n’est encore visée.
La Mission IVÉO 2023 a été soutenue financièrement par le ministère des Relations internationales et de la francophonie et le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.