16 novembre 2022 - 07:00
Otterburn Park
Des résidents demandent une exception pour l’installation de fils électriques dans leur cour
Par: L'Oeil Régional
Des résidents de la rue Ruth aimeraient éviter d’avoir des fils dans leur cours, puisqu’ils en ont déjà sur leur devant de terrain. Photo gracieuseté

Des résidents de la rue Ruth aimeraient éviter d’avoir des fils dans leur cours, puisqu’ils en ont déjà sur leur devant de terrain. Photo gracieuseté

Des résidents de la rue Ruth, à Otterburn Park, demandent à la Ville de ne pas leur imposer des fils électriques derrière leur maison, eux qui en ont déjà sur leur terrain avant. Une décision qui ne représenterait aucun coût à la Ville, disent-ils, mais que les élus refusent tout de même de considérer pour une question d’équité et de normes.
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De la cour arrière de la maison de Johanne Gauthier, on peut apercevoir des blocs à logements de plusieurs étages pousser dans le nouveau quartier Le Patriote, là où il y avait des champs auparavant. Si Mme Gauthier et le voisinage ont fait la paix avec ce nouveau développement de 900 portes, ils peinent à comprendre pourquoi les élus s’entêtent à leur imposer en plus des fils électriques, alors que d’autres solutions existent. Selon Mme Gauthier, les fils pourraient être installés sur la devanture des maisons de la future rue Vigneault, qui va être construite derrière chez elle.

Des rencontres entre des voisins, des employés d’Hydro-Québec et un représentant du promoteur propriétaire des terrains, le groupe BCH, semblent montrer que l’implantation des fils sur le devant des maisons est possible. Selon Mario Langlois, voisin de Mme Gauthier, c’est la Ville qui s’entête pour une question de normes pour favoriser la plantation d’arbres sur les devantures des futurs terrains.

Sans pouvoir commenter le dossier précisément dans le cas de la rue Ruth, une porte-parole d’Hydro-Québec, Julie Daignault, a effectivement précisé que le choix d’installer les fils en avant ou en arrière lot revenait à la Ville. « Hydro-Québec travaille de concert avec les municipalités pour présenter les avantages ou les contraintes d’un choix ou l’autre, mais la décision revient ultimement à la Ville. »

La grande majorité des résidents de la rue Ruth ont signé une pétition pour demander à la Ville de trouver une alternative. Ils déposeront officiellement leur pétition le 21 novembre, lors de la prochaine séance publique du conseil municipal. Certains résidents ont aussi rencontré la mairesse Mélanie Villeneuve sur la question, mais selon eux, « son idée sur la question est déjà faite ».

« Nous sommes déjà pénalisés à 200 % avec le nouveau développement, trouve Mme Gauthier. Nos maisons vont se retrouver avec des fils en avant et en arrière […]. On demande juste une harmonie entre le nouveau et le vieux bâti. Pour ne pas que ça soit nous qui écopions de tous les inconvénients. »

Réponse de la Ville

La mairesse Mélanie Villeneuve concède qu’il s’agit bien d’une décision de la Ville. « C’est une décision qui repose sur une réflexion pour avoir un arbre à grand déploiement sur la devanture [des futurs terrains]. La plantation d’un arbre en devanture vient compenser les espaces de stationnement, protège de l’ombre et vient contribuer à réduire les îlots de chaleur. » En mettant les fils sur les terrains avant, on vient empêcher cette plantation, précise-t-elle.

« Je comprends que c’est choquant pour [les résidents de la rue Ruth], mais on viendrait demander une exception pour neuf résidences. Tout le reste du quartier aura un arbre en façade et ces arbres, tout le monde en profite. » En plus, dit-elle, pour rendre conforme la non-plantation d’un arbre en façade, il faudrait émettre des dérogations mineures à tous les futurs propriétaires. « Ça ne fait pas partie des bonnes pratiques. »

Mme Villeneuve souligne aussi que des mesures atténuantes ont été proposées, comme de forcer le promoteur des maisons à planter des arbustes et de petits arbres en arrière-lot pour créer un écran à même le terrain des futurs propriétaires. De plus, les fils seront installés à quatre mètres derrière les cours des maisons de la rue Ruth, et non pas sur leur ligne de terrain.

Même si la décision n’est pas finale et que les ententes entre la Ville et le promoteur pour la construction ne sont pas toutes signées, Mme Villeneuve ne voit pas comment elle et le conseil municipal pourraient changer d’idée. « Le conseil prend une décision pour l’ensemble de la population. »

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