La Ville a d’abord mis la main sur un terrain boisé de 16,5 hectares, à l’angle de la route 116 et du chemin Benoît pour 225 000$. Ce lot représente le plus grand terrain conservé depuis le don de la propriété de 890 hectares du brigadier Andrew Hamilton Gault à l’Université McGill, en 1958. La famille a d’ailleurs fait don d’une partie du terrain.
Le lot abrite un milieu humide d’importance et plusieurs espères menacées, dont les chauve-souris cendrée et argentée, espèces susceptibles d’être menacées, et la Petite chauve-souris brune, une espèce en voie de disparition.
Propriété patrimoniale
Le Centre de la nature et la Ville feront aussi l’acquisition d’une propriété boisée de 14,8 hectares appartenant à la famille Jeannotte. La terre abrite une forêt ancienne, des espèces menacées et un écosystème exceptionnel. «En plus de la valeur écologique, c’est l’histoire qui fait de ce site-là un joyau exceptionnel. La terre appartient à la famille Jeannotte depuis l’époque seigneuriale. La famille est très attachée à la conservation de la terre patrimoniale et elle a décidé de faire un don écologique d’une partie de la propriété», explique Geneviève Poirier-Ghys, responsable de la conservation au Centre de la nature.
Ces deux acquisitions s’inscrivent directement dans le corridor forestier du Mont-Saint-Hilaire et de la trame verte et bleue. «Pour l’adaptation aux changements climatiques ou la protection de la biodiversité à long terme, il faut au minimum que les boisés qui sont en place restent présents; il en faudrait même un peu plus pour permettre à la faune et à la flore de se déplacer et de survivre à long terme», explique Mme Poirier-Ghys.
Bilan agréablement surprenant
En quinze ans, pas moins de 15 millions de pieds carrés ont été protégés dans le piedmont de la montagne. Cette impressionnante superficie représente environ 15% de la grandeur de la réserve naturelle de l’université McGill. La valeur est estimée à près de 4 M$.
«C’est près du quart de la superficie de notre ville qui est protégée, fait savoir le maire Yves Corriveau. Peu d’autres villes au Québec, et aucune autre dans la grande région de Montréal, peuvent se réjouir d’en protéger autant.»
Cette volonté de protection est d’abord née d’un action citoyenne dans les années 1990, afin d’empêcher le site de l’ancien Foyer Savoy d’accueillir un important développement domiciliaire. Après que la Ville se soit porté acquéreur du Foyer Savoy, un mouvement de réflexion s’est enclenché afin de protéger le piedmont plutôt que d’être toujours en réaction aux développements.
«Tout ça n’aurait pas été possible sans la participation des citoyens, des gens qui font des dons au Fonds de protection des milieux naturels, nos partenaires de conservation, des fondations privés, mais aussi et surtout les propriétaires et les familles qui ont à coeur la conservation», rappelle Geneviève Poirier-Ghys, du Centre de la Nature.