9 janvier 2019 - 16:40
Projet d’Odacité
Deux commerçants frileux
Par : Denis Bélanger

Le bâtiment de L’Eau Vive et du Pain dans les Voiles sera voisin du projet d’Odacité. Photothèque | L’Œil Régional ©

Relativement discrets sur la place publique depuis l’annonce du projet immobilier sur la rue Saint-Georges, à Mont-Saint-Hilaire, les propriétaires des Aliments naturels L’Eau Vive et de la Boulangerie Le Pain dans les Voiles prennent le porte-voix pour s’opposer publiquement à la venue sur la rue du IGA qui nuira à leur commerce. Ils déplorent aussi que le promoteur Odacité veuille empiéter sur leur terrain pour réaliser son projet et n’ont pas l’intention de lui vendre.

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Rappelons que le bâtiment qui abrite les deux entreprises est situé à côté du site devant accueillir l’immense édifice en forme de L de 4 étages qui contiendra environ 70 logements locatifs et le Marché Pepin au rez-de-chaussée. François Tardif et Guylaine Duvernay, du Pain dans les Voiles, ainsi que Nelly Vidal et Lucie Durant, ont déposé un mémoire faisant état des nombreux préjudices que leur causerait le projet d’Odacité dans le cadre du processus de consultation publique de l’adoption du plan particulier d’urbanisme du secteur du centre-ville.

Les commerçants disent n’avoir jamais donné leur accord à Odacité et son président Steve Richard concernant la construction du bâtiment sur leur propriété. À la lecture du PPU, ils craignent toutefois faire l’objet d’une expropriation de la part de la municipalité. « De plus, nous comprenons que la Ville entend vendre son terrain au promoteur alors qu’elle a refusé notre offre d’achat en 2017. Rappelons que nous avons investi plus de 350 000 $ pour l’aménagement de notre stationnement. Non seulement il s’agit d’une absence complète de respect pour nos commerces et nos investissements à ce jour, mais c’est clairement une menace à la viabilité de nos entreprises », peut-on lire dans le document.

Le projet dans sa mouture actuelle entraînerait pour les deux entreprises la perte de plusieurs espaces de stationnement, dont les 12 cases situées en cour avant. Le retrait de ces dernières obligerait les commerces à investir un total de 400 000 $ pour le réaménagement des accès.

Les entrepreneurs s’inquiètent aussi du fait que la présente proposition de règlement de zonage ne contient pas pour l’instant l’usage de vente au détail et de vêtements et d’accessoires alors qu’ils ont l’intention de louer un local à cet effet. « Nous demandons de modifier le projet de zonage afin d’autoriser l’ensemble des usages qui sont actuellement présents dans le Centre l’Eau Vive en plus de l’usage de vente au détail et de vêtements et d’accessoires pour assurer le maintien de notre vision d’affaires. »

L’épicerie spécialisée et la boulangerie artisanale aimeraient que la Ville mette en place un programme pour compenser la perte des revenus qu’elles encaisseraient durant les travaux de construction du projet d’Odacité. « Ce n’est pas à nous d’assumer les frais et les pertes financières qui sont induites par la réalisation de ce projet. »

La suite du programme
Tous les citoyens pouvaient envoyer un mémoire sur le projet du centre-ville à la municipalité jusqu’au début janvier. La Ville a un total de dix mémoires. Quelques mémoires, dont celui de L’Eau Vive et du Pain dans les Voiles, ont été déposés sur le site de la municipalité dédié aux différentes consultations publiques, « Notre MSH 2035 ». Notons que le mémoire peut être déposé facilement sur la plateforme par son auteur comme l’a constaté le journaliste qui a déposé un document d’une page.

Tous ces mémoires devraient permettre à la Ville de parfaire la version finale du PPU qui doit être adopté en séance ordinaire du conseil municipal le 14 janvier prochain. Après l’adoption, Mont-Saint-Hilaire devra attendre l’approbation de la MRC de la Vallée-du-Richelieu. De leur côté, les citoyens pourront se tourner vers la Commission municipale du Québec (CMQ) pour qu’elle se penche sur la conformité des règlements de zonage et des Projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI). Ces derniers, qui seront aussi adoptés le 14, doivent être amendés pour permettre la réalisation du projet. La CMQ doit recevoir un minimum de 5 demandes pour qu’elle étudie les règlements.

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