9 septembre 2024 - 05:00
Deux défis
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

La mairesse Nadine Viau parle du développement de sa ville avec fébrilité. De son propre aveu, c’est l’arrivée d’un nouveau quartier à Belœil, au nord de la ville, qui lui a donné envie de se lancer en politique. De retour de Copenhague il y a quelques semaines, elle est revigorée. Un monde de possibles pour ces 4000 nouvelles portes.

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Il faudrait être un peu cynique pour penser que Nadine Viau n’est pas réellement stimulée par son travail de mairesse et tout ce qui touche à l’urbanisme et au développement. Un projet comme la piscine en eau vive est possible à Belœil parce que la ville a une personne comme Nadine à sa tête. Nuançons, c’est un effort collectif, autant provenant de la part des élus que de toute l’administration. Mais vous comprenez.

Et elle est convaincante. Je lui ai dit que sa passion transparaissait et qu’elle savait vendre sa vision. J’ai eu l’occasion de m’asseoir avec elle, ainsi que mon collègue Olivier Dénommée, pendant plus de deux heures, dans le cadre d’une entrevue de type bilan/éditorial. Nous avons profité de l’occasion pour discuter de nombreux sujets, dont certains feront l’objet d’articles par mon collègue Olivier Dénommée. Nous commençons cette semaine avec la gestion des parcs.

Pour ma part, j’ai surtout voulu connaître sa perception sur ce que j’identifie sans prétention comme deux défis à Belœil.

D’abord, celui de la capacité de la machine administrative à mener à bien toute la vision de son équipe. Ne nous faisons pas de cachette, le développement d’un nouveau quartier avec une approche novatrice, qui inclut aussi une école, l’arrivée d’une piscine en eau vive et la venue éventuelle d’un nouveau complexe multisports, ce sont de beaux projets qui s’ajoutent à la liste de tâches quotidienne pour des fonctionnaires. Surtout dans une période où il y a eu énormément de roulement de personnel à la tête de l’administration, avec un directeur général en arrêt et l’intérim qui vient de remettre sa démission.

Cette situation inquiète certains élus et citoyens, même si la mairesse se veut rassurante. « On a un moteur bien huilé, beaucoup d’expérience à la Ville », me répond-t-elle, admettant que le mouvement de personnel affecte la continuité du travail. Mais elle affirme qu’un dossier comme la piscine en eau vive, même s’il s’agit d’une surcharge de travail, a énormément stimulé toutes les équipes, allant des travaux publics aux communications, en passant par le génie, les loisirs et la greffe. « Toute la ville a contribué, avec le sourire. »

Je pense que le deuxième défi en sera un de rassemblement. Il n’est pas normal qu’un projet aussi stimulant qu’une première piscine en eau vive dans une rivière au Québec, qui fait l’envie de plusieurs autres villes, ait été adopté sans l’appui des deux partis d’opposition. Les élus n’étaient pas contre le projet pilote en soi, mais questionnaient les coûts.

La mairesse semble penser que malgré « toute sa bonne volonté », le conseil municipal est victime d’une dynamique à trois partis politiques. Et que malgré un effort de discussion et de transparence, les deux autres partis semblent campés dans leur position et restent méfiants. Même si ça se passe bien, en général, elle sent déjà qu’on prépare les prochaines élections.

Peut-être qu’elle a raison. Mais lorsqu’on parle aux autres partis politiques, on est loin de vanter la transparence et la volonté de rassemblement dont se drape la mairesse Viau. Le rôle de la mairesse n’est-il pas de s’élever au-dessus de la mêlée? C’est peut-être un défi, dit-elle.

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