Rappelons qu’en mai 2020, le gouvernement avait mis en place par arrêté ministériel une prime salariale (prime escalier) visant à bonifier la rémunération de certains salariés du réseau de la santé et des services sociaux. L’objectif était de valoriser leur présence au travail afin de protéger la santé de la population.
Les technologues en physiothérapie du Centre d’hébergement Marguerite-Adam de Belœil Nathalie Grenon et Martine Rivard se sont vues privées de la prime, puisqu’elles n’œuvraient pas auprès d’une clientèle hébergée. Selon le CISSSME, le simple fait de travailler dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) n’était pas suffisant. Selon l’organisation, l’intention du législateur était de primer le travail des salariés œuvrant auprès de la clientèle hébergée.
Outre l’hébergement, le Centre Marguerite-Adam offre aussi un centre de jour et de la réadaptation, notamment dispensée par Mmes Grenon et Rivard. Leurs services ne sont toutefois pas situés dans une aile d’hébergement. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a ainsi déposé un grief au tribunal d’arbitrage.
L’arbitre Me Louise-Hélène Guimond a déduit que le CISSSME errait dans son interprétation de l’application de la prime. « L’objectif est donc de rémunérer plus avantageusement la présence au travail de certains employés œuvrant en CHSLD auprès d’une clientèle à risque en raison de leur âge. Je ne crois pas que cet arrêté trace une limite à la clientèle hébergée », peut-on notamment lire la décision.
Le CISSSME s’est abstenu de commencer la décision. Au moment de mettre sous presse, la partie syndicale n’avait pas été mesure de donner suite à la demande de réaction du journaliste.