i3Dée a dans son carnet de nombreux clients de divers domaines, et les possibilités de confection sont nombreuses. « Les gens et les entreprises font appel à nous quand ils ont besoin d’une pièce précise qui ne se fait plus ou coûte une fortune à produire ou à faire venir d’ailleurs. Nous allons fabriquer la pièce avec un dessin. Des fois, on va trouver la pièce et en commander un modèle unique pour en reproduire plusieurs ici. Avec nos équipements, nous pouvons mettre le logo de la compagnie sur le produit ou la pièce achetée qui permet au client d’avoir une visibilité », souligne M. Gosselin.
Les possibilités de création sont multiples, voire quasi illimitées, selon les deux entrepreneurs. « Nous sommes venus bien près de fabriquer les pôles des bâtons de l’équipe de ski de Suisse. Nous avons de plus reproduit une aile de voiture de collection et fait des pièces pour des jeux au Biodôme de Montréal », renchérit M. Harvey.
L’entreprise se consacre actuellement à l’impression de matériaux en plastique ou en composite. « Nous travaillons notamment à partir de filaments et de liquide. Dans le monde, il y a de l’impression de toute sorte, même le métal. Une imprimante pour l’acier est toutefois encore beaucoup trop dispendieuse », ajoute M. Harvey.
Le contexte sociopolitique avec les États-Unis a entraîné récemment une augmentation de la demande pour les services de i3Dée. « Les tarifs de Donald Trump rendent nerveuses certaines compagnies et compliquent les choses au niveau de l’approvisionnement », soutient Éric Harvey.
Sept ans déjà
Gabriel Gosselin a fondé i3Dée en octobre 2018. Cet ingénieur en production automatisée a été initié à l’impression 3D chez son ancien employeur, Fenplast. « J’ai travaillé plus de dix ans là-bas. J’étais tanné des opérations, alors on m’a envoyé au secteur de la recherche et du développement pour tester des produits. Nous avons acheté une imprimante 3D et j’ai ainsi découvert les possibilités qu’offrait cette technologie. »
M. Gosselin a lâché son emploi principal quelques mois après avoir fondé son nouveau bébé. Il opérait le tout à partir de chez lui. Il s’apprêtait à passer à une autre vitesse lorsque la pandémie a frappé tous les secteurs de l’économie. « J’avais quatre imprimantes au départ. Après, je me suis trouvé un autre associé et plusieurs clients. Mais la crise sanitaire est arrivée et nous avons perdu les contrats. Tout était fermé. Nous nous sommes réinventés en fabriquant des visières de sécurité pour le réseau de la santé. »
L’arsenal i3Dée a augmenté au point où Gabriel Gosselin a dû quitter son domicile pour loger son entreprise dans un local de Saint-Mathieu-de-Belœil en 2022. La croissance s’est poursuivie et la compagnie a déménagé en 2023 dans son local actuel de la zone industrielle de Sainte-Julie. On y trouve environ 70 machines.
Éric Harvey s’est amené comme associé l’an dernier. « Je connaissais Gabriel depuis longtemps. Son associé voulait vendre et, moi, travaillant alors au RTL (Réseau de transport de Longueuil), j’étais à l’approche de la retraite. J’ai racheté la part et nous sommes maintenant dans cette aventure ensemble », ajoute M. Harvey.