Près de 200 tatoueurs du Québec et d’ailleurs participaient à la première édition de cette convention. Shanel s’est pour sa part distinguée dans la catégorie Ornemental, Tribal. Si peu de tatoueurs présentaient une œuvre dans cette catégorie, Shanel a tout de même raflé la première et la deuxième position dans ce style dans lequel elle se spécialise.
Pour l’artiste, il s’agissait d’un premier prix en convention. «J’étais plus stressée que mes clients qui devaient présenter sur scène leur tatouage. Je présente mon travail et il y a trois personnes en train de l’analyser dans les moindres détails», raconte-t-elle.
Si la catégorie tatouage du jour exige que les tatoueurs réalisent l’œuvre sur place, les artistes peuvent présenter des pièces déjà réalisées dans les autres catégories. Shanel a présenté les tatouages d’un couple de clients qu’elle avait réalisés il y a quelques mois; un mandala sur la cuisse et une tête de loup géométrique lui ont valu l’or et l’argent. «J’avais été fière de leurs projets, j’avais trippé à faire leur tatouage. Il n’y avait pas de retouche à faire, ils étaient super bien guéris et dans des zones faciles à montrer.»
Précision et symétrie
L’artiste de Belœil se spécialise depuis deux ans et demi dans le pointillisme, les mandalas, l’art géométrique, le travail noir (Blackwork) et le henné, un style qu’elle affectionne notamment pour la précision d’exécution et la symétrie qu’il exige, découvert de la demande d’une cliente.
«Elle voulait un mandala. Je trouvais ça impressionnant. C’est vraiment une symétrie parfaite, des formes que l’on répète. Il faut que ce soit vraiment précis, au millimètre près. J’ai eu du plaisir à créer la pièce et à la tatouer. C’est impressionnant ce que ça donne sur la peau. J’ai été inspiré. J’ai créé plein de mandalas et je les ai proposés aux gens, ça a super bien marché. J’avais fait une dizaine de pièces, elles se sont vendues rapidement», raconte-t-elle.
L’artiste réalisait au départ ses pièces au rapport d’angle, à l’aide d’un compas. Elle réalise maintenant ses œuvres à l’aide d’une tablette graphique, qui lui permet d’être plus précise et de travailler plus rapidement.
Elle n’accepte que d’encrer que ses propres créations. Pas question de reprendre le travail d’un autre.
«Plagier, je trouve que c’est un manque de respect pour la personne qui a déjà le tatouage et pour l’artiste qui a créé ce projet. Ce n’est pas insultant de s’inspirer d’autres artistes, c’est normal, mais de copier tel quel, je trouve que c’est un manque de respect total. Qu’un client vienne pour mon travail, mais qu’il veuille le travail d’un autre artiste, je trouve que c’est aussi insultant.»
L’artiste participera à une convention à Trois-Rivières cet automne et se déplacera peut-être du côté de Gatineau, au Ottawa Tattoo Expo.