Il s’agit d’un endroit névralgique pour la circulation, puisque c’est la plus importante entrée qui donne sur le nouveau quartier Le Patriote. « Ça fait quatre ans que ce n’est pas sécuritaire. Devant l’inaction de tous, j’ai aussi partie une pétition pour qu’on rende ça au moins sécuritaire », souligne M. Lanot.
Lors du passage de L’ŒIL, nous avons constaté une grande activité dans le secteur, notamment avec les camions pour les travaux et les autobus scolaires qui ramassent les jeunes directement sur l’accotement du chemin des Patriotes. Pour M. Lanot, non seulement l’intersection pose un danger pour les familles et les piétons, mais la construction de cette intersection brime sa sécurité et son intimité, lui qui demande l’aide de la Ville.
En attendant l’arrivée d’un feu de circulation, les deux hommes suggèrent l’installation de radars de vitesse portatifs pour tenter de limiter la vitesse des voitures, ou encore de concevoir une piste cyclable sur le chemin des Patriotes pour relier le quartier Le Patriote à une piste cyclable que l’on trouve à moins de 500 mètres de cet endroit. Cette piste cyclable éviterait, selon eux, que les enfants et les familles marchent dans l’accotement du chemin des Patriotes en raison de l’absence de trottoirs. Sinon, ils proposent une traverse piétonnière, au moins temporaire, avant l’arrivée des feux. « Ça m’étonne qu’il n’y ait pas eu d’accident, exprime Mike Forand. Il y a beaucoup de camions lourds qui circulent et qui doivent freiner. »
Questionnée sur la possibilité d’allonger la piste cyclable, la Ville répond avoir considéré l’ajout d’un trottoir, mais avoir choisi de privilégier d’autres priorités « comme la sécurité aux abords de [l’école] Notre-Dame II et dans le secteur Connaught ». Des demandes seront toutefois effectuées pour un accotement plus approprié lorsque des travaux de réfection de la chaussée seront planifiés par le MTMD.
La Ville souligne toutefois que le projet des Patriotes comprendra des pistes multifonctions et que les résidents seront « redirigés naturellement vers ces accès qui seront beaucoup plus appropriés que le chemin des Patriotes ».
De son côté, le MTMD souligne que le dossier est la responsabilité de la Ville et que le ministère joue seulement un rôle de supervision pour s’assurer que le futur feu soit conforme. Selon la porte-parole du MTMD, Karine Abdel, des échanges ont eu lieu entre le ministère et la Ville dans les dernières semaines et la Ville doit encore travailler à bonifier le plan du feu. Une fois installé, le MTMD prendra en charge la gestion du feu.
Autres demandes
Jean-Michel Lanot sait que l’installation d’un feu de circulation est inévitable, mais il aimerait qu’on puisse installer un modèle particulier qui évitera l’installation en hauteur afin de minimiser les désagréments visuels.
Aussi, en raison de la configuration de l’intersection, M. Lanot se retrouverait directement au centre de l’intersection au moment de sortir de son entrée avec sa voiture, ce qui est extrêmement dangereux, voire illégal avec la configuration des lignes, selon lui. Mais lorsque les deux hommes posent des questions sur la configuration du futur feu, les réponses se font attendre.
De plus, la circulation n’ira qu’en augmentant, disent-ils, alors que la troisième phase du projet Le Patriote s’entame et qu’une nouvelle école doit voir le jour dans le secteur. Selon Données Québec, le débit journalier moyen sur la route 133 près du boulevard Dormicour est de 6400 véhicules par jour et monte parfois jusqu’à 11 000 véhicules par jour à partir de la rue Ruth en direction de la 116.
M. Lanot a plusieurs fois pris la parole lors des périodes de questions des séances publiques du conseil municipal, mais il se dit insatisfait des réponses. Il se tourne donc vers les médias pour forcer la Ville ou le MTQ à agir. Il a aussi pris contact avec le bureau du député de Borduas, Simon Jolin-Barrette.
Intimité
En plus des problèmes de sécurité, M. Lanot doit jongler avec d’autres problèmes, puisque la rue Dormicour a été construite directement en face de son entrée de cour. Non seulement trouve-t-il dangereux de sortir de son entrée, mais tous les véhicules qui sortent du quartier Le Patriote pour emprunter le chemin des Patriotes éclairent directement l’intérieur de sa maison avec leurs phares, nuisant à son intimité et à celle de sa famille.
Et si on décidait d’installer des mesures comme un passage à niveau, ce dernier se terminerait directement dans son entrée de cour.
M. Lanot est conscient que le développement des Patriotes est dans les plans depuis un bon moment. S’il sait que le projet ne peut pas revenir en arrière, il demande toutefois à la Ville de l’accommoder et de le dédommager, notamment en finançant une haie de cèdres sur son terrain avant pour lui offrir un minimum de tranquillité, mais la Ville a refusé cette demande, « par un souci d’équité avec le reste de la population », répond la porte-parole de la Ville, Chantal Malenfant. Il a plutôt été référé au programme de don d’arbres de la Municipalité, une mesure qui lui permettrait de planter un arbre en devanture de maison. Une mesure bien insuffisante, dit-il.
M. Lanot a donc ouvert son portefeuille pour allonger les 4000 $ nécessaires pour installer une haie. Il affirme aussi avoir relocalisé la chambre de son enfant qui n’avait plus d’intimité. Il doit constamment fermer les rideaux de sa maison, surtout en soirée. Il espère aussi que le MTMD n’installera pas une panoplie de pancartes en métal sur les poteaux des feux de circulation, pour une question d’esthétisme.
Mike Forand ajoute que le MTMD n’a pas entretenu cette section du chemin des Patriotes à cause de cette intersection, et que la rue est donc très endommagée. Il se plaint d’ailleurs d’une vibration constante dans le secteur.
La semaine dernière, le MTMD a entamé des travaux d’asphaltage sur une bonne portion du chemin des Patriotes, notamment à l’intersection du chemin des Patriotes et de la rue Dormicour, mais ces travaux n’ont pas de lien avec le dossier.