17 avril 2024 - 05:00
Fermeture d’une résidence privée pour aînés en décembre
Disparition de 42 chambres pour aînés
Par: Denis Bélanger
Le directeur général de la Demeure Saint-Hilaire, Yves Durocher. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le directeur général de la Demeure Saint-Hilaire, Yves Durocher. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Plusieurs résidents qualifiés de semi-autonomes devront se relocaliser d’ici la fin de l’année. La résidence privée pour aînés Demeure Saint-Hilaire fermera ses portes le 31 décembre 2024 et la région perdra ainsi 42 chambres.

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La nouvelle a été confirmée la semaine dernière par la direction générale de l’établissement situé au 21, rue Messier, à Mont-Saint-Hilaire. « D’ici la fermeture de la résidence, la direction verra à assurer une transition harmonieuse dans le respect de la santé, de la sécurité et des besoins des résidents », commente le directeur général, Yves Durocher.

Ce dernier estime que plusieurs facteurs sont derrière la fermeture de la résidence, dont le manque de relève alors que le gestionnaire, de même que le propriétaire, prendront leur retraite. La résidence était d’ailleurs disponible sur le marché depuis plusieurs années.

« Depuis la pandémie et le rehaussement des normes, le secteur des résidences est en difficulté de trouver des investisseurs dans le secteur et la hausse des coûts rend difficile le modèle actuel pour les plus petites résidences. Il faut investir des millions pour sauver ça. Les résidences de moins de 100 chambres ne pourront pas survivre », souligne M. Durocher, qui est en poste depuis 18 ans.

Yves Durocher parle aussi d’un enjeu de main-d’œuvre. « 40% de mon personnel provient de l’immigration. On se retrouve avec des gens surqualifiés en attente de reconnaissance de leurs acquis obtenus à l’étranger. Quand ils auront obtenu cette reconnaissance, ils seront en mesure d’occuper d’autres postes majeurs. »

D’ici la fermeture, le Centre intégré de santé et de services sociauxde la Montérégie-Est (CISSSME) aidera à la relocalisation des résidents, et ce, avec la collaboration de la résidence. « Notre équipe de soutien à domicile accompagne la ressource ainsi que les résidents pendant cette période de transition. Nos professionnels évaluent le profil des résidents et soutiennent les familles afin de les orienter vers les meilleurs milieux de vie », déclare la porte-parole du CISSSME, Caroline Doucet.

Un membre de la famille de l’un des résidents se dit inquiet pour la suite. Il a tenu à préserver l’anonymat pour ne pas nuire au processus d’évaluation de son proche. « Ce n’est pas facile de placer ses parents, et qu’il n’y a pas tant d’options pour les personnes en début de perte d’autonomie. Et il se trouve que l’évaluation qu’ils font ces derniers temps a tendance à dire que tout le monde est autonome, alors que, dans les faits, ils ne le sont pas du tout. »

Mauvaise nouvelle

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, a bien voulu commenter ce qu’il qualifie de bien mauvaise nouvelle. « On se sent désemparé en apprenant de telles choses. Mes pensées vont pour les résidents et leurs familles, déclare-t-il. Nous voulons bientôt sortir une politique de l’habitation pour justement essayer d’éviter ce genre de situations. Évidemment, nous n’avons pas de baguette magique alors que différents facteurs entrent en jeu. »

Le ministre et député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, a également réagi à la nouvelle. « Les fermetures de RPA ne sont évidemment pas souhaitables. Nous sommes conscients que cela peut être stressant pour les résidents et leur famille. Il s’agit d’un enjeu que le gouvernement surveille de près. Ma collègue la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, ne ménage aucun effort afin d’assurer un lieu de résidence stable et sécuritaire pour les aînés. »

Quel avenir pour le bâtiment ?
Actuellement, le règlement de zonage de Mont-Saint-Hilaire permet seulement l’usage d’habitation collective, ce qui permet aussi la conversion en résidences étudiantes ou en centre d’hébergement qui ne relèvent pas des services publics ou gouvernementaux.

Advenant une démolition complète du bâtiment, les nouveaux propriétaires devront respecter un seuil de densité de 30 logements à l’hectare vu que la propriété est dans le corridor de transport du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier.

Construit en 1951, l’immeuble a une valeur imposable de 3,1 M$. La résidence Demeure Saint-Hilaire appartient à une compagnie à numéro administrée par trois résidents de Brossard, soit Clarel, Sanfou et Chungkim Chungwing.

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