Le projet de René-Carl Martin, de sa conjointe Isabelle Beauchemin ainsi que de leur fille sommelière Éliane Martin a commencé en 2010 par l’achat d’un terrain du chemin Pion en bordure de l’autoroute 20. Les premières vignes ont été plantées en 2016. La famille a procédé à l’ouverture de son chai – le bâtiment de transformation du vin – le 20 juillet 2020. Le contexte ne se prêtait pas à la joie alors que le monde entier était frappé par la crise sanitaire de la COVID-19. Les mois et semaines précédant l’ouverture ont été épuisants et stressants pour les propriétaires du vignoble.
Au départ, la production annuelle se situait à 15 000 bouteilles. Maintenant, le Domaine Vinéterra a une capacité de près de 45 000 bouteilles annuellement. « On a continué de grossir en sachant s’adapter au marché. Nous avons plus de 7 hectares de raisins et il y a encore de la place pour en cultiver d’autres. Nous sommes chanceux, nous avons un très bon terroir », rapporte René-Carl Martin.
Le Vignoble compte maintenant une quinzaine de produits sur ses tablettes. « Pour les noms des vins, nous nous inspirons des légendes du secteur, notamment en lien avec la montagne. Nous prenons aussi le nom de sentier du mont Saint-Hilaire. Un de nos vins fait même un clin d’œil à la présence d’ovnis rapporté par [l’ufologue] Richard Glenn. »
Deux médailles d’or
René-Carl Martin a reçu une reconnaissance inestimable l’automne dernier lorsque deux de ses vins, Légende du Cheval tout-blanc 2023 (blanc) et La Légende de la Magie des Semis (chardonneret), ont décroché une médaille d’or à la compétition internationale les Sélections Mondiales des vins, qui s’est tenue à Montréal. « C’est un concours prestigieux. L’an dernier, il y avait 31 pays en compétition et plus de 1630 vins. Le jury goûte les vins à l’aveugle, donc pas de parti pris », souligne M. Martin.
Ce dernier avait confiance en son chardonneret, mais au départ, il était réticent d’envoyer son blanc au concours. « C’est mon vin le moins cher. Je croyais qu’il serait snobé, vu cet aspect. Ma fille m’a rappelé que les jurys ignorent les prix et m’a convaincu de l’envoyer. Elle a eu raison de le faire. »
On ignore pour l’instant si le Domaine Vinéterra enverra des vins pour la 32e édition du concours dont la période d’inscriptions se termine le 1er septembre prochain. « Nous allons bientôt ouvrir certaines bouteilles pour goûter le résultat final. Évidemment, nous prendrons un vin que nous avons en grande quantité. Il ne sert à rien d’envoyer un produit au concours qui s’écoulera rapidement, vu le faible volume de bouteilles », fait remarquer de son côté Éliane Martin.
Vente à l’extérieur
Les succès du Domaine Vinéterra amènent les propriétaires du vignoble à modifier leur modèle d’affaires. Leur but initial était de tout vendre sur place, mais avec une production de bouteilles moins modestes, ils doivent sortir de leur zone de confort.
« Ce n’était pas notre but nécessairement de vendre ailleurs, nous sommes avant tout des producteurs de vins. Mais à 40 000 bouteilles et plus, nous avons commencé cette année à vendre nos produits dans des épiceries fines et des restaurants », explique René-Carl Martin.
Un des vins récompensés du vignoble fera de plus son entrée sur les tablettes de la Société des alcools du Québec. « Ça amène encore plus de notoriété pour nous », renchérit M. Martin. « Il faut aussi penser que l’été, plusieurs personnes de l’extérieur de la région passent ici. Ils sont bien contents d’avoir accès à ces vins dans leur patelin, car ils ne peuvent pas faire de la route pour venir chercher la bouteille ici », ajoute Éliane Martin.
