Pour une troisième année, la patrouille verte a sillonné les rues de la région afin d’inspecter les matières déposées au recyclage et aux ordures. L’opération a pour but premier d’informer les citoyens sur les bonnes pratiques. Les patrouilleurs ont visité 5280 résidences de la région cette année. Les secteurs visés avaient été identifiés comme problématiques avec la ligne Info-Collecte de la MRC. À toutes les visites, les patrouilleurs réalisaient des inspections visuelles et notaient la présence de matières refusées, de bacs non conformes, la disposition des bacs et la quantité d’ordures déposées.
Une quantité importante de résidus verts a été notée à plusieurs reprises dans toutes les municipalités de la Vallée, suggérant «que les dépôts de ces matières compostables dans les contenants à déchets est une pratique courante chez les citoyens», mentionnait le rapport. La patrouille verte notait particulièrement cette pratique à Belœil et à Mont-Saint-Hilaire, alors que les deux Villes n’acceptent pas ces matières dans leurs ordures. Dans les deux villes, près de la moitié des bacs d’ordures inspectés contenaient des matières refusées.
Beloeil offre des collectes de résidus verts aux deux semaines entre mai et décembre. Les citoyens peuvent d’ailleurs se départir de leurs résidus verts dans un conteneur aux travaux publics. La Ville a d’ailleurs collecté 140 tonnes métriques de résidus verts en 2017 via le conteneur des travaux publics, une augmentation par rapport à 2016.
Mont-Saint-Hilaire offre pour sa part huit collectes par année pour ces résidus. D’ailleurs, les résidus de jardinage, les plantes et le gazon sont maintenant acceptés dans la collecte de matières organique, en place depuis le début de l’année, ce qui pourrait améliorer le portrait, notamment au niveau des collectes vertes. «Nous sommes sûrs qu’avec la collecte des matières organiques, les gens vont adopter de meilleurs réflexes», croit pour sa part Ariane Levasseur, porte-parole de la MRC Vallée-du-Richelieu.
Résidus de construction
La patrouille verte a également noté dans les ordures une grande présence de matières recyclables et de matériaux secs de construction, comme du bois et du gypse. Des citoyens rencontrés par les patrouilleurs ont d’ailleurs expliqué que des matières recyclables finissaient par se retrouver aux ordures, faute de place dans le bac de recyclage. À Belœil, on a également constaté une diminution de la quantité de tonnes métriques de résidus de construction, de rénovation et de démolition pour l’année 2017.
Gagner du temps
Selon la porte-parole de la Ville de Mont-Saint-Hilaire, Isabelle Marnier, ce constat indique que certains citoyens ne savent pas dans quel bac déposer la matière, ont de la difficulté à trier ou tentent d’éviter des frais liés notamment à la location de conteneurs privés lors de rénovation ou de gagner du temps en évitant des aller-retour à l’écocentre. Elle soutient qu’il faut continuer à communiquer aux citoyens les bonnes pratiques.
Si la communication ne donne pas de résultat, la MRC n’exclut pas d’éventuellement punir les contrevenants. D’ailleurs, selon le règlement de compétence de la MRC sur la gestion des matières résiduelles, des amendes minimales de 200 $ sont prévues pour les gens qui contreviennent au règlement, notamment en déposant des matières interdites dans un bac pour collecte. Mme Levasseur souligne toutefois que la MRC ne prévoit pas sévir à court terme. «Ce n’est pas un souhait d’en arriver là, mais ça a des conséquences quand on ne met pas les matières dans les bons bacs», dit-elle, donnant l’exemple d’un camion à ordure qui a déjà pris feu en raison de la présence de résidus domestiques dangereux. C’est sans oublier que les MRC paient des coûts à la tonne pour l’enfouissement, alors que le recyclage pourrait aider à diminuer la quantité de déchets produite.
Matières recyclables
Du côté du bac de recyclage, les patrouilleurs ont observé que le bac tend à être rempli plus qu’à moitié dans la majorité des cas, à l’inverse des ordures ménagères, suggérant une mouvance des habitudes des citoyens vers le recyclage. Sur l’ensemble du territoire, le tiers des bacs étaient contaminés par des matières qui n’avaient rien à faire au recyclage. Les principaux contaminants étaient le plastique de type 6 (polystyrène), les mouchoirs, les essuie-tout, le textile, du papier métallique et du carton souillé. Notons que le carton souillé, les essuie-tout et les papiers mouchoir sont acceptés dans la collecte de matière organique.