17 mars 2021 - 13:28
Exposition Reflet au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire
Du Samuel Jacques-Charbonneau plus grand que nature
Par: Olivier Dénommée
Samuel Jacques-Charbonneau présente actuellement Reflet, l’aboutissement d’une série d’autoportraits, au MBAMSH.

Samuel Jacques-Charbonneau présente actuellement Reflet, l’aboutissement d’une série d’autoportraits, au MBAMSH.

Artiste peintre autodidacte originaire de la Vallée-du-Richelieu et toujours domicilié dans la région, Samuel Jacques-Charbonneau est de ceux qui ne créent pas pour « flasher », mais bien pour mettre leurs tripes dans leurs œuvres. Son exposition Reflet, actuellement présentée au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH), invite les visiteurs à voir « son âme, sa lumière et sa souffrance » à travers une série d’autoportraits de grand format.

Publicité
Activer le son

Samuel Jacques-Charbonneau peint avec « instinct et émotion » et ses créations ne laissent pas indifférent. Il suffit d’entrer dans la salle d’exposition du MBAMSH d’ici le 25 avril pour le constater. « Chaque toile contient beaucoup de textures et de couches différentes qui révèlent son passé et son histoire. Le personnage sur la toile, c’est une partie de moi, de mon âme », analyse le Belœillois de 36 ans. S’il affirme ne pas avoir de « message politique » dans son art, il soutient que sa liberté artistique est une revendication en soi.

Les toiles de Reflet font partie d’une série de toiles essentiellement créées entre 2016 et 2020, combinant le figuratif et l’abstrait. « Avant, je ne faisais que de l’abstrait, mais Laurent Bonet m’a amené à peindre des personnages. Avec cette série, j’ai gardé le côté émotif des visages et j’ai ramené l’abstrait à travers mes gestes », résume l’artiste. Quant aux toiles, il a privilégié le grand format pour créer des « œuvres pour grandes que nature » qui frappent l’imaginaire.

Si toutes les toiles de l’exposition Reflet sont des autoportraits, chacune a son « passé » et contient une partie de l’âme de son créateur. Photos François Larivière | L’Œil Régional ©

Représenter la relève
Reflet est la troisième exposition de Samuel Jacques-Charbonneau et il a bien eu peur qu’elle n’ait jamais lieu à cause de la COVID-19 qui a tout chamboulé dans la dernière année. Mais maintenant que les toiles sont accrochées aux murs du MBAMSH, l’artiste espère à son tour inspirer de jeunes artistes. « Quand j’étais plus jeune, la plupart des peintures dans les musées ne me touchaient pas. En quelque sorte, je crée ce que j’aurais voulu voir plus jeune et j’espère que des jeunes qui verront l’exposition vont me trouver flyé et auront l’inspiration de créer à leur tour. »

Et même s’il a dû faire son deuil d’un vernissage pour Reflet, l’artiste ne manquera pas d’occasions de rencontrer les visiteurs parce que chaque mercredi, dans le cadre des Mercredis culturels, il sera sur place pour offrir une visite guidée de son exposition. Il a bien hâte de constater la réaction de ceux qui verront ses œuvres. « J’espère que personne ne sortira indifférent de la salle, que les gens sentiront que j’ai osé mettre mes tripes dans mes toiles et qu’ils sentiront que mes œuvres sont vraies. »

Sans limites
En plus de la peinture, Samuel Jacques- Charbonneau s’adonne aussi à la sculpture et expérimente avec tous les médiums qui l’inspirent. « Il n’y a rien que je n’explore pas. Je rêve d’avoir le budget pour travailler avec le bronze et j’aimerais un jour être mandaté pour réaliser une murale », lance-t-il, les yeux pétillants. « Le meilleur conseil qu’on m’a donné, c’est de ne jamais arrêter de créer. Si j’avais arrêté de peindre la première fois qu’on m’a dit que mon art, c’est de la merde, je ne peindrais pas depuis 16 ans. » Autre rêve pour cet artiste ambitieux : atteindre le niveau de ses mentors, Laurent Bonet, André Michel et Jean Letarte, voire éventuellement les dépasser. « Les voir me rappelle que je suis encore un élève et que j’ai beaucoup de chemin à parcourir », confirme-t-il.

L’exposition Reflet de Samuel Jacques- Charbonneau se trouve au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire depuis le 13 mars et jusqu’au 25 avril.

image