Depuis le début juin, l’unité qui surveille la Vallée-du-Richelieu effectue des patrouilles les samedis et dimanches en plus d’être disponible en tout temps pour les situations d’urgence.
« Cette année, il y a beaucoup de gens sur l’eau parce que plusieurs personnes ne partent pas de la région pour les vacances. Je demeure près du bassin de Chambly et je peux dire que, comparativement à l’année dernière, il y a énormément de bateaux et il y a beaucoup de sea-doo. La nouvelle mode, c’est la planche à pagaie, il y en a de plus en plus. Il faut aussi dire qu’on a une très belle saison. Il fait beau, il fait chaud. Les gens en profitent pleinement. C’est sûr que plus il y a de gens sur l’eau, plus il y a de risques d’accident », estime M. Labonté.
Jusqu’à ce jour, les interventions de la Garde côtière auxiliaire touchaient principalement des accidents mineurs, des pannes d’essence ou des troubles mécaniques. « On est chanceux. »
De nombreuses noyades au Québec
Le nombre de noyades, incluant tous les types de plans d’eau, a dépassé le nombre total enregistré l’année dernière par la Société de sauvetage. En date du 6 août 2020, elle comptabilisait 61 noyades au Québec, comparativement à 45 à pareille date l’année dernière. Le total des noyades atteignait 58 en 2019 et 57 en 2018. Les données de l’année courante demeurent non officielles, car elles sont comptabilisées à partir des renseignements diffusés par l’ensemble des médias, souligne la Société de sauvetage.
Sur la rivière Richelieu, le copropriétaire de la Marina du Richelieu 2.0 de Beloeil, Stéphane Parent, s’est noyé alors qu’il effectuait des travaux en plongée pour installer les quais, le 6 avril dernier. L’accident fait l’objet d’une enquête de la CNESST. Un peu plus loin, un homme de 50 ans s’est noyé à la hauteur de Saint-Roch-de-Richelieu le 13 juillet alors qu’il tentait de récupérer un véhicule téléguidé dans l’eau. Bien que ces noyades ne soient pas liées à la navigation, les mesures de sécurité s’appliquent autant sur la rive que sur l’eau, assure M. Labonté.
« Une mort, une noyade, c’est toujours une noyade de trop. Peu importe l’âge de la personne. Je me demande toujours dans quelles circonstances c’est arrivé. Est-ce que c’est un accident bête? Est-ce que c’est de la négligence? Il y a toujours une leçon à tirer d’un accident. La première pensée va pour la famille et les proches qui viennent de perdre cet être-là. […] L’homme de la marina qui a perdu la vie à Beloeil, c’est quelqu’un qu’on connaissait bien. Tout le monde a été surpris. Comment se fait-il qu’il se soit noyé? Il est tombé sur le bord d’un quai, il s’est assommé et est tombé à l’eau. C’est un accident bête », s’attriste M. Labonté.
L’unité insiste toujours sur les règles d’or, ajoute-t-il. Porter un VFI (veste de flottaison individuelle), éviter de consommer de l’alcool, être toujours accompagné et suivre un cours de navigation en plus de celui disponible en ligne par Transport Canada.
« On rencontre des gens qui ont de la difficulté à comprendre ce que c’est un amont et un aval, pour quelles raisons il y a des bouées rouges ou vertes, qui a priorité de passage. Le plus bel exemple, c’est le pont du CN du côté de McMasterville. Les gens qui ont priorité ce sont ceux qui partent de Saint-Mathias et qui vont vers Mont-Saint-Hilaire parce qu’ils descendent le courant. Les gens souvent ne le savent pas. On a donc des accidents à cet endroit. Les gens s’obstinent même si on a une belle bouée jaune qui indique qui a la priorité », observe le commandant adjoint.
La Garde côtière auxiliaire de la Vallée-du-Richelieu regroupe 29 membres bénévoles, mais est toujours à la recherche de nouveaux membres. Ces derniers doivent avoir des connaissances en navigation, avoir une carte de conducteur d’embarcation, avoir des disponibilités et habiter sur le territoire couvert par l’unité.