Celle qui vient à peine de terminer sa maîtrise à l’école de musique Schulich de l’Université McGill a eu un parcours plutôt atypique, elle qui a commencé son parcours postsecondaire en Sciences de la nature avant de réaliser qu’elle avait besoin de garder la musique dans sa vie. Elle a finalement opté pour un double DEC afin d’étudier à la fois les sciences et la musique, sur son instrument de prédilection, le piano classique. « Mais j’ai eu des problèmes avec mes mains, ce qui m’a amenée à chanter à la place », lance Emma Gélineau-Cloutier.
Elle note que sa famille était plus proche des milieux jazz et blues que classique, et qu’elle-même chantait davantage de la pop et du jazz avant ses études, mais elle est tombée en amour avec cet « autre monde » qu’est le chant classique et l’opéra, un univers dans lequel elle souhaite ardemment percer professionnellement. « L’opéra, c’est un art tellement complexe et complet! Le maîtriser, c’est vraiment le travail d’une vie », estime-t-elle.
Emma Gélineau-Cloutier voit son bagage de pianiste comme un avantage dans son milieu, elle qui est capable d’entendre les choses d’un point de vue différent d’autres chanteurs lyriques. Ces dernières années, elle a fait entendre son talent à différentes occasions, notamment au dernier Gala ItalfestMTL. Elle s’est aussi rendue en Europe, à Vienne et Weimar, où elle a pu interpréter deux premiers rôles « mozartiens ». « C’était une superbe expérience et ça m’a confirmé que c’est ce que je voulais faire », note la soprano.
Un tremplin
Sa participation comme finaliste au Gala Talent est un immense honneur pour l’Hilairemontaise, retenue parmi 144 candidatures issues de partout à travers le pays. « C’est une grande chance d’en faire partie et c’est excitant d’être au côté d’excellents chanteurs. » Des huit autres finalistes, Emma Gélineau-Cloutier connaissait déjà la soprano Natacha Demers, et avait bien hâte au moment de l’entrevue de faire la connaissance des autres finalistes pendant les quelques jours menant au Gala Talent du 11 novembre.
Tous les finalistes repartiront avec une bourse de 1000 $, mais deux prix, l’un sélectionné par le jury d’une valeur de 10 000 $ et l’autre grâce au vote du public d’une valeur de 5000 $, seront aussi attribués à la fin de l’événement. L’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal sélectionnera également certains des lauréats qui auront droit à un contrat à temps plein dès la prochaine saison. « Si j’étais choisie, ce serait une occasion formidable de continuer à me développer à la maison… Ça prend un village pour former un musicien », commente Emma Gélineau-Cloutier, qui ne cache pas son rêve d’un jour s’installer en Europe pour poursuivre sa carrière professionnelle.
Mais même si les prix proposés sont alléchants, l’objectif de la chanteuse est de toucher le cœur du public avec ses interprétations. « La société dans laquelle on vit n’a pas tendance à mettre la vulnérabilité de l’avant. J’espère être capable de pouvoir être vulnérable sur scène et d’arriver à toucher le public. »
Le Gala Talent est non seulement une belle occasion de montrer de quoi les neuf finalistes sont capables, c’est aussi une très belle porte d’entrée sur l’univers du chant lyrique pour ceux qui n’y sont pas encore initiés. « La soirée sera pleine de petits extraits d’airs connus, et ce sera grandiose », promet Emma Gélineau-Cloutier, qui espère que les gens de la région seront nombreux à participer à l’événement.
Il reste par ailleurs quelques billets pour l’événement, que ce soit pour la soirée complète (incluant un cocktail dès 17 h 30) ou seulement le concert à partir de 19 h. Plus de détails au operademontreal.com/ programmes/gala-talent.







