C’est sans surprise qu’on apprend en cette rentrée scolaire que l’école prévue à Belœil en 2024 devra attendre. Malgré une hausse de 15 % de son nombre d’élèves au cours des dix dernières années sur le territoire, le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) et la Ville de Belœil n’ont pas encore trouvé de terrain pour accueillir une école. « Les discussions sont en cours », nous dit-on. Ça veut tout dire et ne rien dire. On parle ici d’une nouvelle école comprenant 16 locaux.
La Ville avait trouvé un terrain là où se trouve actuellement le parc de la Baronne, mais une mobilisation du quartier avait sagement fait reculer les élus de l’époque en 2021.
De l’autre côté de la rivière, le projet de démolition-reconstruction des deux bâtiments de l’école Notre-Dame, accepté il y a un certain temps déjà, est toujours en attente d’un terrain adéquat à Otterburn Park pouvant accueillir le nouveau bâtiment. Ici aussi, les discussions sont en cours entre les élus et les promoteurs du quartier Le Patriote.
Dans les deux situations, il faut s’attendre à ce que Belœil et Otterburn Park soient obligées de délier les cordons de la bourse. Et c’est de ça que je veux parler.
La construction de nouvelles écoles exige des terrains et, depuis 2020, ce sont les villes qui doivent gérer cette patate chaude. Le gouvernement a ajouté une disposition au projet de loi 40 qui permet aux centres de services scolaires d’imposer aux villes les terrains qu’ils veulent pour les futures écoles. Afin de répondre à cette demande, la municipalité doit souvent acquérir l’immeuble à grands frais, soit en l’achetant ou en l’expropriant.
On peut comprendre les élus d’être en colère dans ce dossier. D’ailleurs, La Presse rapportait en juin dernier que le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Martin Damphousse, n’avait même pas été invité à participer aux auditions publiques du projet de loi 23. Depuis l’adoption de la loi, 18 % des villes ont été contraintes de céder gratuitement au réseau scolaire des immeubles ou des terrains, rappelle-t-il. Dans certains cas, des expropriations ont dû être faites.
C’est peut-être une nouvelle qui va passer un peu sous le radar, mais je tenais à souligner la création d’un comité au sein de l’UMQ qui demande un changement législatif qui éliminerait cette obligation de donner des terrains au milieu scolaire et qui assurerait que le gouvernement du Québec assume l’ensemble des coûts liés à l’acquisition d’immeubles scolaires.
Je suis totalement derrière les élus dans cette demande. Une ville comme Otterburn Park peut-elle vraiment se permettre de payer environ 10 millions pour mettre la main sur un terrain et le remettre au réseau scolaire? Surtout que son budget annuel tourne autour de 14 ou 16 M$. C’est un non-sens. Une révision s’impose. Je suivrai donc les travaux de ce comité avec intérêt.
Bonne rentrée!