Depuis quelques semaines, je m’informe le plus possible sur l’usine de Northvolt. Mais depuis l’annonce, le nombre d’analyses et d’opinions a explosé.
Je n’ai rien d’un spécialiste sur la question, alors mon avis vaut bien le vôtre, chers lecteurs. Certains d’entre vous auront déjà poussé leurs recherches un peu plus loin et je n’ai aucunement la prétention de vouloir influencer le débat ici, dans la région. Surtout, je ne veux pas faire la morale aux résidents de McMasterville, qui seront les plus concernés par la venue d’une usine de batteries de 7 milliards de dollars dans leur cour. Même si, précisons-le, leur cour arrière n’est pas visée dans la première étape du projet.
Au fil de mes lectures, je pense pouvoir dire que le projet semble généralement emballer un bon nombre d’observateurs. En développant toute sa filière batterie, en passant de l’extraction du minerai jusqu’au recyclage de la batterie, en passant par toutes les étapes de la création d’une batterie de véhicule, le Québec semble vraiment se placer à l’avant-garde de cette technologie. J’ai vu peu d’interlocuteurs sérieux remettre en doute ce fait.
Certains en ont contre le montage financier. Est-ce que tous ces montants en valent la peine? Bien malin celui qui peut prédire les retombées de tous ces montants, évaluer tous les risques de mettre tous nos œufs dans le même panier, en quelque sorte.
Non, bien franchement, quand on me demande ce que j’en pense, je suis plutôt optimiste devant cette annonce. L’entreprise Northvolt prétend vouloir construire la batterie électrique la plus verte au monde. Une belle promesse, admettons!
Bien sûr, j’ai quelques craintes, surtout si je pense à mes voisins de McMasterville. La création de 3000 emplois aura un impact sur le transport, sur les autres entreprises qui peinent à recruter de la main-d’œuvre, sur la valeur des maisons déjà surévaluées, et sur un paquet d’autres aspects de la vie. Le maire Martin Dulac se voulait rassurant dans les premières entrevues qu’il m’a accordées. Dans la lettre que nous publions cette semaine, on le voit maintenant complètement emballé. Ça me rassure un peu.
Un bémol dans toute cette aventure : le manque de communication. Oui, les gens de la compagnie vont rencontrer le public. Ça commence ce soir. Mais sur les réseaux sociaux, on sent déjà une certaine grogne. Difficile de dire si elle est généralisée ou concentrée au sein d’une minorité très vocale, comme c’est souvent le cas. Mais on sent une inquiétude qui déborde des frontières de McMasterville. Bruit, odeur, pollution, nuisance. Les gens se posent des questions tout à fait légitimes. Et ni le gouvernement ni l’entreprise n’ont été assez proactifs dans leur communication.
Au début, je répondais aux opposants que le projet n’avait pas encore été annoncé et que les réponses allaient venir. Mais rien ne pouvait y faire; ils se sentaient déjà largués, non consultés. Et dans un monde avec les réseaux sociaux, ils ne se gênent pas pour le dire. Des semaines d’attente pour obtenir de l’info, c’est trop long aujourd’hui. J’espère vraiment qu’on va corriger le tir.
Ceci dit, je nous invite à un peu de patience. Personne n’a encore commencé à creuser.