22 février 2023 - 07:00
Poursuite en diffamation
Entente à l’amiable entre la mairesse de Belœil et Réginald Gagnon
Par: Olivier Dénommée

Après avoir réglé à l’amiable une poursuite de Jean Caumartin concernant le parc canin le mois dernier, la Ville de Belœil clôt maintenant le dossier en diffamation initié par l’ancien conseiller Réginald Gagnon en réponse à l’attaque verbale dont il se dit victime de la part de la mairesse Nadine Viau à l’occasion de la séance publique du conseil du 24 octobre 2022.

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L’entente est confidentielle et ni le demandeur ni la Ville n’ont souhaité la commenter. Cela n’a toutefois pas empêché L’Œil Régional de constater où en était le dossier au moment d’arriver à un règlement et de voir que les avocats de Mme Viau avaient produit un exposé sommaire de sa défense pour répondre aux accusations de M. Gagnon, qui se représentait lui-même dans cette affaire. Selon le document, on affirme qu’« [à] titre d’élue, la défenderesse doit être en mesure de pouvoir s’exprimer librement » et que « [l]es propos tenus […] ne constituent pas des propos diffamatoires ». Toujours selon cet exposé, on assure que ces propos, aussi durs soient-ils, « n’ont [jamais] été motivés par de la vengeance envers le demandeur ou avec une intention de nuire à sa réputation ».

Or, rappelons qu’à l’occasion d’un débat houleux entre les élus de Belœil durant un point ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour pour demander au parti de la mairesse, Oser Belœil, de rembourser les frais encourus pour une élection partielle, Nadine Viau a décidé d’apostropher Réginald Gagnon, qui se trouvait dans la salle, mais qui n’avait pas pris la parole durant la soirée, pendant tout près de trois minutes, affirmant qu’il avait fait des gestes immoraux et de l’intimidation à son égard en plus d’être responsable de son congé de maladie et ultimement de son départ de la Ville de Belœil à l’époque où elle était une employée et lui un conseiller municipal. « J’ai été témoin d’agissements immoraux, qui manquaient d’éthique et que j’ai déclarés à mon employeur. Il n’y a eu aucun changement. Devant ce constat-là, j’ai perdu le désir de représenter la Ville et les élus qui y étaient. […] Vous avez joué d’intimidation, vous avez joué de salissage, vous avez joué de plusieurs éléments à mon égard et vous avez presque gagné à plusieurs reprises », avait-elle notamment affirmé durant sa tirade diffusée en direct sur le Web.

Des propos qui n’avaient pas été appuyés à l’époque par la directrice générale de la Ville, Martine Vallières, assurant que jamais elle n’a entendu parler d’intimidation avant cette déclaration. Mme Viau a par la suite précisé sa pensée au journaliste, commentant que l’intimidation dont elle se disait victime serait plutôt survenue durant la campagne électorale tendue de 2021.

Ces propos avaient ainsi valu une poursuite en diffamation de M. Gagnon visant directement Nadine Viau, lui demandant une somme de 60 000 $ pour les dommages à sa réputation en en dommages punitifs pour avoir utilisé sa position afin de le « démolir ». En sa qualité de mairesse, elle était défendue par des avocats du cabinet Bélanger Sauvé, choisis par les assureurs de la Ville de Belœil.

Cette entente à l’amiable vient donc clore un dossier tendu qui s’étire depuis près d’un an, suivant le décès subit du conseiller Pierre Verret et les élections partielles qui en ont suivi, menant Réginald Gagnon à soulever des doutes sur l’éligibilité du candidat de l’équipe de la mairesse, qui a finalement démissionné quelques mois plus tard pour cette même raison. On ne connaîtra pas les détails de l’entente, mais il est possible de deviner qu’une compensation financière y est associée.

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