La directrice artistique et cheffe de chœur, Catherine Le Saulnier, admet que les choristes sont passés par toute une gamme d’émotions lorsqu’ils ont réalisé qu’ils perdaient véritablement « leur » local, situé au sous-sol du Centre culturel. « Certains n’avaient pas réalisé avant la semaine précédente que ce serait leur dernière répétition à vie ici. C’est sûr qu’il y a eu de l’étonnement, de la surprise, de la tristesse, de la nostalgie… mais comme on a un programme très chargé, on n’a pas trop le temps d’y penser! Après les deux concerts, il reste un party organisé le 19 décembre dans le local. Ça donnera la chance à tous d’être nostalgiques. »
Catherine Le Saulnier ne cache pas que la perte de ce « local idéal » fait mal à la Société musicale de la Vallée-du-Richelieu, le nom de l’organisme qui chapeaute à la fois le Chœur de la montagne, les Soirées vocales, les Jeunes voix du cœur et le concours de musique du Chœur de la montagne, mais ne perd pas espoir de trouver un local aussi bon – voire mieux – dans la région. « De janvier à mai, on sera à Polybel, mais ce n’est pas définitif et on cherche activement un nouveau local permanent. On cherche un endroit où on sera aussi bien qu’ici, mais ça s’annonce tout un défi! On a une liste de critères idéaux et de critères minimaux et ça prend une Ville, une MRC ou une entreprise privée intéressée à partager ses espaces pour un chœur qui ne répète que le soir. » Parmi les critères pour un nouveau local, Mme Le Saulnier souhaite notamment avoir des fenêtres de même qu’un plafond plus haut.
Incertitude pour la culture
Si elle considère que le Chœur de la montagne peut encore grandir dans les prochaines années, Catherine Le Saulnier reconnaît que la perte du local met un frein aux projets d’expansion à moyen terme. « Là, on se concentre sur le local, mais le but est de rassembler nos forces et de rester un joueur majeur dans la culture de la Vallée-du-Richelieu, de faire bouger et progresser les choses en créant des activités ou en invitant les gens à être partenaires avec nous. On garde de très bonnes relations avec la Ville de Belœil, mais c’est une richesse pour la région d’avoir un organisme comme le nôtre et un local pour permettre d’offrir des concerts de qualité. » Selon elle, le Chœur n’aurait jamais pu atteindre un tel niveau de qualité sans son local dédié et elle s’inquiète aussi de voir que l’avenir de l’église Saint-Matthieu, sa principale salle de spectacle, est menacé.
Mais, malgré l’amertume de plusieurs choristes, la directrice artistique croit que ceux-ci ne se démobiliseront pas, au contraire. « Je sens qu’on va se serrer les coudes et tout faire pour trouver notre prochain local permanent. Et c’est plus important que jamais de nous soutenir, soit en offrant du temps ou comme commanditaire », insiste-t-elle.
Un dernier concert
Après le concert du 8 décembre, tenu à l’église Saint-Matthieu de Belœil, le dernier concert de l’année est celui du dimanche 15 décembre, à l’église de Saint-Charles-sur-Richelieu, sur le thème « Une main tendue d’un pôle à l’autre ». « On a un super programme avec de la musique classique apparentée à Mozart, mais par un compositeur brésilien, des airs traditionnels chiliens et des pièces du répertoire québécois. Je me plais à dire qu’on présente du répertoire de la Terre de Feu à Natashquan! Ça va être dansant, coloré, éclatant et joyeux, parfait pour mettre dans l’esprit des fêtes », promet Catherine Le Saulnier. Infos et billets : choeurdelamontagne.com.
