27 janvier 2025 - 05:00
Espoir de révolution
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Une dernière chronique sur Trump, promis (!). Mais j’écoutais cette semaine tous les analystes condamner le pardon présidentiel accordé par Trump à des criminels, et j’étais tellement découragé par l’état de notre démocratie.

Publicité
Activer le son

Puis, en voiture, au retour de l’école, ma fille de 11 ans me racontait sa journée. Je lui pose toujours les deux mêmes questions : quel a été ton meilleur moment, et qu’as-tu appris de nouveau aujourd’hui?

« En univers social, on a appris qu’un politicien, je me souviens plus de son nom, avait confié l’éducation à la religion. »

J’ai souri. Elle parlait de Maurice Duplessis.

C’était simplifié, mais pas tout à fait à côté. Maurice Duplessis, premier ministre du Québec à plusieurs reprises entre 1936 et 1939, puis de 1944 à 1959, a joué un rôle clé dans la consolidation de l’influence de l’Église catholique au sein de la société québécoise; je n’apprends rien à personne. Sous son gouvernement, souvent qualifié de période de la « Grande Noirceur », l’Église catholique s’est vu confier d’importantes responsabilités dans plusieurs domaines de la vie québécoise, notamment en éducation, en santé et en services sociaux.

Ça semble si loin, et pourtant, c’était hier. Les gens nés en 1950 vont célébrer leur 75e anniversaire cette année. Nous n’avons pas besoin de remonter huit générations en arrière. Il est tellement difficile d’avoir un regard détaché de l’histoire, un recul sur le temps qui passe.

J’ai souri dans la voiture parce que j’ai tout de suite pensé qu’après la Grande Noirceur est venue la Révolution tranquille. La vie est une histoire de cycles.

Je fais une parenthèse avant de continuer. Je veux glisser un mot sur Robert Reich, un universitaire et homme politique américain, aujourd’hui professeur à l’université de Berkeley. Il a été membre de l’aile plus à gauche du Parti démocrate, mais aussi secrétaire au Travail entre 1993 et 1997 dans l’administration du président Bill Clinton.

Dans une vidéo publiée sur YouTube la semaine dernière, ce politicien clairement anti-Trump a pourtant voulu parler d’espoir. Selon lui, les gens vont constater la réalité de Trump : un monde dirigé par des oligarques riches et puissants (les Zuckerberg, Bezos, Musk et Ramaswamy de ce monde). « Trump prévoit encore de couper les taxes aux riches et il nomme des milliardaires pour mener la charge contre des programmes sociaux utiles à l’américain moyen. »

Et foncièrement, dit-il, les Américains n’aiment pas l’aristocratie, comme l’histoire l’a démontré à de nombreuses reprises. Leur pays s’est fondé dans la révolte contre un pouvoir économique. Un autre combat est à venir.

Mais ça va être dur, dit-il. Lorsque les oligarques seront exposés, la nation verra clair. Il faudra reprendre le pouvoir et continuer les vrais combats.

J’ajouterais que Trump et sa troupe de menteurs sycophantes qui l’entourent sont du mauvais côté de l’histoire.

Je reviens à Duplessis. Je ne peux pas le comparer à Trump, jamais de la vie. Mais il avait quand même ce petit penchant pour favoriser ses amis, oppresser ses opposants politiques, nager dans les scandales de corruption. La population a fini par le classer aussi du mauvais côté de l’histoire. Je sens que ça va prendre une petite révolution aussi chez nos voisins du Sud!

image