Malgré des débuts parfois agités – trois partis autour de la table et deux élections partielles en peu de temps –, Martin Robert assure avec Vincent Chabot que leur philosophie, comme élus de Belœil, c’est nous!, a toujours été la même : « Si c’est bon pour Belœil, on va voter pour, même si ça ne faisait pas partie de notre programme. » De leur côté, Renée Trudel et Louise Allie de Belœil gagnant, les vétérans du conseil, soutiennent que malgré le gain de la majorité du parti de la mairesse, Oser Belœil, elles arrivent à continuer de défendre en coulisse les dossiers qui leur tiennent à cœur. « À la fin, c’est le citoyen qui décide si un projet est bon. On est tous des personnes intelligentes autour de la table et personne n’avait prévu l’arrivée de Northvolt pendant l’élection générale de 2021, donc ça fait ramener de l’avant certaines bonnes idées mises de côté. Quand on est les quatre d’accord sur quelque chose, ça ne prend qu’une ou deux personnes à convaincre de l’autre côté », ajoute Renée Trudel. Pour elle, « les meilleures décisions qu’on a prises depuis deux ans, c’est quand tout le monde s’est mis d’accord et a réfléchi pour les bonifier ».
M. Robert veut que l’ensemble du conseil garde en tête la « majorité silencieuse », les gens qui subissent directement les contrecoups des hausses de taxes, mais qui ne vont pas nécessairement les dénoncer au micro en séance publique. « La Ville a la responsabilité d’être équitable envers tous ses citoyens, pas seulement les plus bruyants ou les membres d’un groupe quelconque », soutient-il.
« Une petite vite »
Si les quatre conseillers se sont peu exprimés récemment sur des décisions controversées de la Ville, une résolution abordée à la séance de janvier a retenu l’attention alors que le conseil modifiait la présence des élus sur les différents comités et commissions. Mmes Allie et Trudel de même que M. Robert ont voté contre (Vincent Chabot était absent à cette séance), mais n’ont pas expliqué sur le coup la raison de leur désaccord. La raison est que la mairesse leur en « a passé une petite vite », résume aujourd’hui Louise Allie, qui était selon elle trop émotive pour tenter d’expliquer sa position calmement en séance publique.
« On s’était tous entendus au début du mandat pour que chaque parti soit représenté dans la composition des comités et commissions. C’est ainsi qu’on s’est retrouvés avec trois élus au comité consultatif d’urbanisme (CCU). Depuis ma nomination, j’ai dû manquer des réunions à cause de ma charge de travail à mon emploi et Louise s’est proposée pour prendre ma place, ce qui était logique et légitime, mais ça n’a jamais été entendu. Ça s’est décidé 5 minutes avant la séance et on a donc voté contre parce que le principe n’a pas été respecté », explique Renée Trudel. Depuis, le CCU est donc composé de Julie Lavoie et de Stéphane Lepage d’Oser Belœil et de Martin Robert de Belœil, c’est nous!.
Les conseillers rencontrés assurent qu’ils demeurent « forts de leurs convictions », eux qui voient partout au Québec des élus qui démissionnent en plein mandat. « On n’en est pas là du tout. Il reste deux années au mandat et je suis convaincu qu’on peut faire beaucoup mieux comme conseil », insiste M. Robert. Il s’engage d’ailleurs à être « plus présent » au conseil et à se faire plus vocal lorsqu’il a des choses à dire. « Je le fais en plénière, mais pas assez en séance publique. »
Les élus souhaitent aussi davantage de collaboration et d’ouverture pour le reste du mandat. « On aimerait se sentir intégrés, notamment lorsqu’il y a des annonces, et sentir plus d’ouverture de la part de l’équipe de la mairesse », demande Vincent Chabot. « Et que les citoyens puissent sentir qu’on est tous là pour eux et qu’on arrive à travailler de façon apolitique », conclut Renée Trudel.