Concrètement, il est gros, très gros même. En fait, c’est le plus gros des Jeep destinés à l’aventure (parce que les Grand Wagonneer sont plus imposants, mais je n’ai pas tellement envie de lancer ce genre de véhicule dans la boue et les sentiers de la forêt). Mais le Jeep Gladiator Willys a beau être imposant, il n’a peur de rien.
Question dimensions, il faut bien l’avouer, on est servi. Car concrètement, le Gladiator a le format d’un Jeep Wrangler auquel on aurait greffé une boîte de cinq pieds. En fait, avec ses 5,5 mètres de longueur (soit un peu plus de 18 pieds) et ses 1,9 mètre de largeur (c’est-à-dire plus de 6 pieds), il n’a rien de discret ou de petit. Même en hauteur (plus de 6 pieds aussi), il n’est pas exactement le plus petit.
Surtout, dois-je le dire, que la version Willys ajoute des roues de 32 pouces, ce qui donne encore plus la sensation d’une machine surdimensionnée. Avec de telles mesures, du haut de mes 5 pieds et 7 pouces, vous aurez compris que l’expression « monter à bord » prend une tout autre signification, et qu’il faut littéralement me hisser – merci poignées intérieures – pour prendre place derrière le volant.
Une plateforme solide
Précisons d’abord que le Jeep Gladiator est une bête unique en son genre. Construit comme un Wrangler, dont il partage notamment le rouage 4 x 4 et les capacités hors route, il est assemblé sur un châssis de RAM pour conserver sa rigidité. Il ne s’agit donc pas simplement d’un Wrangler à qui on a greffé un supplément arrière.
Cela a évidemment comme conséquence d’allonger l’empattement et de rendre la randonnée un peu plus sautillante. Cela limite aussi le rayon de braquage qui s’allonge d’autant. Sur la route, la nuance est peu importante (à moins que vous ne tentiez un demi-tour dans un endroit serré). Dans les sentiers, cette longueur supplémentaire peut vouloir dire que certains endroits seront moins accessibles.
Ajoutons quand même que la boîte arrière n’est pas inutile puisqu’elle peut transporter jusqu’à 1600 livres et que le mastodonte peut remorquer environ 7500 livres. Ce qui est plus que suffisant dans la plupart des cas.
Un petit mot sur l’habitacle qui, comme dans tous les Jeep, est réduit à une expression assez simple. Attention, cela ne signifie pas que vous n’avez pas l’équipement ou le système multimédia efficace. Mais les matériaux comme les sièges en tissu ou les assemblages de plastique sont plus rustiques que luxueux. Ça, même si le véhicule vaut tout près de 60 000 $.
N’importe quel conducteur de Jeep vous le dira cependant, c’est une excellente nouvelle. Ces matériaux se nettoient bien, ce qui est une idée de génie quand on revient d’un parcours particulièrement boueux.
Un Willys
Willys, c’est le nom du Jeep des années 40 qui a fait les beaux jours de l’armée de l’époque. Aujourd’hui, il s’agit d’une version un peu plus outillée pour le hors route que les versions de base. Outre les pneus de plus grandes dimensions, dont les crampons très agressifs sont ultra efficaces, mais tout aussi bruyant sur une chaussée asphaltée, on mise surtout sur un différentiel arrière modifié et quelques changements esthétiques.
Sous le capot, le moteur V6 3,6 litres de 285 chevaux répond présent, surtout dans les conditions difficiles grâce à son couple abondant. Et le rouage 4 roues motrices, avec sélection à la volée de gamme haute ou basse, permet de se mesurer aux éléments les plus féroces.
Enfin, précisons que, malgré ses dimensions, tout a été prévu pour que le Gladiator puisse affronter tous les sentiers. Quant à ceux qui aiment seulement l’expérience Jeep, sachez que le toit et les portières amovibles rendent le tout encore plus agréable.
Alors oui au Jeep Gladiator Willys, si le confort et la discrétion ne sont pas votre tasse de thé. Et double oui au Gladiator Willys si vous aimez affronter les sentiers boueux. Sachez que vous atteindrez probablement vos limites bien avant celles du véhicule.