En 2024, nous commençons donc l’année sans régie pour gérer la question des médailles pour animaux, les animaux errants, l’adoption et aussi la capture et la stérilisation de chats errants. Depuis le début de l’année, les municipalités de la région se sont tournées vers le privé, notamment vers l’entreprise SPCA Roussillon. Cette dernière profite même des locaux laissés vacants par la RISAVR à Saint-Mathieu-de-Belœil pour y installer un point de service.
La blague, c’est que la SPCA offre les mêmes services que la défunte régie, et même plus… pour moins cher! Belœil, par exemple, déboursera 80 000 $ en 2024, alors qu’elle a versé 120 000 $ à la Régie en 2023. Ce qui est moins drôle, c’est que c’était déjà comme ça il y a 10-12 ans, avant la création de la Régie! Depuis une bonne décennie, les municipalités ont dépensé des milliers de dollars annuellement pour un service qui existait déjà au privé et avec lequel elles avaient déjà fait affaire.
Deux choses avant de continuer. D’abord, rien contre la qualité des services de la RISAVR : je suis incapable de comparer les services offerts avec ce qu’on nous offre actuellement. Et à ce que j’ai entendu, les services ont toujours été en général de bonne qualité.
Deuxièmement, je peux comprendre la série de décisions qui a mené à la création d’une régie, alors que les élus ont voulu prendre en main le service pour assurer sa pérennité tandis que plusieurs refuges aux tournants des années 2010 avaient des problèmes de gestion ou de réputation douteuse, notamment avec l’euthanasie des chats.
Mais personnellement, j’ai toujours pensé que c’était une erreur. C’était vraiment cher. Beaucoup trop cher.
Avant de devenir une régie en 2020, les villes avaient mis sur pied les Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu (SAVR), un organisme à but non lucratif, une patente semi-municipale sans aucune transparence. Impossible de connaître les détails budgétaires ou le nombre d’euthanasies pratiquées, par exemple. Tout ce qu’on savait, c’était que l’organisme aurait dû voir le jour en 2012, mais qu’il aura fallu attendre deux ans avant qu’elle soit opérationnelle, alors que les municipalités versaient des montants pour entretenir et louer le local. Et alors qu’on estimait que le coût du service tournerait autour de 2 $ par habitant, il a finalement grimpé à 3 $ ou 4 $.
L’ŒIL avait dû se présenter devant la Commission d’accès à l’information pour faire reconnaître l’organisme comme étant « municipal », et donc soumis à la Loi sur l’accès aux documents. Ça nous avait permis de chiffrer que les municipalités desservies par le SAVR payaient de 5 à 100 fois plus cher que celles qui avaient choisi de faire affaire avec le privé. Impossible aujourd’hui de savoir réellement combien d’argent a été gaspillé avec cet exercice.
Puis, le service est officiellement devenu une régie intermunicipale en 2020, un changement de structure afin « d’assurer la pérennité des opérations », nous disait-on à l’époque. Eh ben!
Donc, tout ça pour ça. Espérons que la SPCA Roussillon puisse nous offrir, à nous et à nos animaux, un service de qualité. Pas que je sois un adepte du privé vis-à-vis du public, mais dans ce cas-ci, je pense que les nouveaux élus ont pris la bonne décision.