Mais, car il y a toujours un mais, il n’est pas tout à fait aussi spectaculaire qu’on pourrait le croire. En fait, alors que ses compétences sont indéniables comme véhicule routier, il devient un peu (voire beaucoup) moins performant quand on passe aux choses sérieuses, comme du remorquage ou du transport de marchandises.
Ce n’est qu’un détail, direz-vous, alors que la majorité des gens ne feront pas de gros travaux avec leur véhicule, et c’est exact. N’empêche que les 10 000 livres de capacité de remorquage promises par Ford se sont avérées justes, mais limitées. Une petite explication s’impose ici.
Avec une remorque de quelque 5000 livres, soit la moitié du total annoncé par le constructeur, jamais le camion n’a fait ressentir la moindre hésitation. Il tirait avec aisance le poids supplémentaire et ne lésinait pas sur les accélérations au besoin. Le souci, c’est que l’autonomie prévue de plus de 430 kilomètres a fondu comme neige au soleil, ne réussissant qu’à offrir la moitié, voire moins, que cela. Je n’ai pas vidé totalement la batterie, mais l’indicateur m’affichait une consommation de 63 kWh aux 100 kilomètres, alors que la fiche technique annonçait 30 tout au plus.
Oui, la neige était toujours présente. Oui, nous frôlions allègrement le point de congélation. Oui, je n’ai pas hésité à appuyer sur l’accélérateur au besoin, sans exagération. Le résultat total est donc un peu décevant pour le remorquage. Pour le reste, en revanche, le Lightning est tout à fait à la hauteur de la situation.
Une longue randonnée
Au volant du gros camion, nous avons parcouru la distance séparant Saint-Hyacinthe du parc de la Mauricie. Un aller-retour effectué sans souci et sans recharge supplémentaire, la batterie de 131 kW qui équipait notre véhicule étant remplie au maximum au moment du départ.
Sur la route, nous avons pu apprécier le confort, qui n’est pas vraiment compromis par le poids supplémentaire des batteries. On ressent une certaine lourdeur dans la direction, mais rappelons quand même qu’on est au volant d’une camionnette pleine grandeur. Ce sont rarement des modèles de dynamisme et d’enthousiasme.
À ce chapitre, je dois avouer que j’ai un peu péché. Difficile en effet de ne pas apprécier les spectaculaires accélérations du Lightning quand on insiste un peu. Les départs sont foudroyants et le grand bébé que je suis ne s’en lasse jamais.
Il faut dire que la puissance de 580 chevaux se déchaîne avec aisance, et que l’immense couple de 775 livres-pied se fait sentir sans délai. Le résultat est impressionnant pour un camion de cette taille!
On doit aussi parler du confort. Ford n’a pas lésiné sur les éléments dans l’habitacle pour rendre la randonnée agréable. Le vaste écran central qui gère les commandes de confort et de divertissement demande bien un peu d’apprentissage, mais on s’y fait rapidement. La puissance des commandes vocales permet aussi de corriger le tir, le cas échéant.
Un mot aussi pour l’espace de chargement. Les coffres sont multiples à l’intérieur, et l’immense « frunk » (le coffre sous le capot avant là où se situe normalement le moteur à essence) permet de transporter tout ce que vous voulez en toute sécurité.
Ajoutez à cela des aides à la conduite nombreuses, notamment le Blue Cruise qui permet de laisser le camion se conduire sans aide sur les routes préenregistrées tout en gardant les yeux sur la route. Sync4 est aussi de rigueur, permettant une compatibilité complète avec Android Auto et Apple Car Play, ainsi que la mise à jour par la voie des airs de tous les systèmes logiciels.
Il est vrai que le Lightning n’est pas donné. Notre version d’essai valait quand même plus de 110 000 $. Mais il constitue une spectaculaire alternative aux camions traditionnels. À la condition de ne pas avoir de grands besoins de remorquage.