Voilà une voiture qui ne se résume pas simplement à ses chiffres ou à ses performances techniques. Pour moi, chaque fois que je prends le volant de cette légende, je ressens cette sensation unique, celle qui fait vibrer tout passionné : celle d’être connecté à une histoire. Car que l’on aime ou non la Mustang, on ne peut nier son importance historique.
Prenons d’abord le cœur de cette machine : son fameux V8 5.0L Coyote. Dès le premier démarrage, il vous fait vibrer. La sonorité grave et corsée, ce grondement si caractéristique, nous rappelle immédiatement les heures de gloire des muscle cars américains. Précisons quand même qu’on peut en adapter la sonorité, ce que mes voisins ont apprécié tôt le matin.
Car en mode régulier, le ronron est impressionnant. En mode sport ou piste, il devient littéralement assourdissant. Mais un simple petit bouton le transforme en une symphonie toute discrète.
Ce qui marque surtout en revanche, c’est la manière dont cette mécanique réagit à chaque pression de l’accélérateur. Plus de 480 chevaux déchaînés, et on sent la Mustang prête à bondir et à rugir. C’est dans cette simplicité que réside toute la magie Mustang : une puissance brute, mais maîtrisée. Je dois tout de même avouer que le long capot, les roues surdimensionnées et la visibilité réduite par le toit relevé ne sont pas de nature à plaire à tous les conducteurs. Conduire une Mustang, c’est un art, une passion qui ne rejoint pas tout le monde.
Ajoutons que ma version était dotée d’une boîte manuelle. Sur cette Mustang 2025 California Special, chaque passage est précis, net et les 6 vitesses s’enchaînent sans difficulté. On a même, au fil des ans, apprivoisé la pédale d’embrayage, ce qui rend cet exercice largement moins exigeant. Le couple généreux du V8 permet de garder le régime assez bas pour ne pas effrayer personne et favoriser une certaine civilité en conduite urbaine.
Dans les hauts régimes en revanche, la voiture révèle tout son enthousiasme : un hurlement rauque, une poussée qui vous propulse à fond dans un siège conçu pour vous recevoir, et un sourire à plein visage, si vous appréciez ce genre de sensations.
Mais, pour moi, l’un des vrais plaisirs des derniers jours a été la conduite à ciel ouvert. La capote se baisse facilement et permet de rouler cheveux au vent pour ne rien manquer du plaisir de la route.
La tenue de route rassurante permet de piloter en toute confiance, même sur un revêtement dégradé. En fait, les suspensions sont étonnamment souples pour une voiture de performance, laissant une large place au confort plus que raisonnable… quand on est assis aux places avant, il faut le préciser, car les places arrière sont plus exigeantes et pas vraiment conçues pour un usage prolongé.
La finition California Special n’est pas simplement cosmétique. Elle affiche des touches subtiles, mais marquantes : des accents de bleu sur les jantes, un élément distinct sur la calandre, une sellerie repensée.
Mais Ford mise encore et toujours sur la nostalgie, peu importe le nombre de technologies embarquées. Le tableau de bord peut, au choix, afficher un mode sport ou piste ou encore faire appel à vos souvenirs d’enfance en imitant les cadrans des anciennes Mustang de 67, des années 80 ou des plus récentes années 90. Même le levier de frein à main, pourtant électronique, rappelle le traditionnel levier mécanique des anciennes générations.
Bien sûr, le cockpit est doté d’un système audio haut de gamme, de sièges confortables et du système SYNC4 qui agit comme gestionnaire de l’infodivertissement. Mais quand on roule dans une Mustang V8, l’audio a moins d’importance que la sensation de conduite. Et malgré ses quelques défauts (la consommation du V8 n’est pas la moindre avec une moyenne obtenue de 16,1 l aux 100 km), une Ford Mustang conserve son aura de style, de nostalgie et de charme qui fait encore tourner les têtes.
Sauf que… petit conseil d’acheteur avisé : pas certain que la version California Special, avec ses quelque 84 000 $ de facture, ne soit le meilleur choix. Optez pour des versions peut-être moins esthétiques, comme la simple GT qui sert de base à cette puissante déclinaison, et vous conservez le plaisir de conduite intact.