2 mars 2022 - 17:23
Généralisation abusive à éviter SVP
Par: Denis Bélanger

Dans moins d’une semaine, nous soulignerons le 8 mars, comme il se doit, la Journée internationale des femmes. C’est un signe de progrès et d’évolution des mœurs. Si, d’un côté, on a vu des gains en ce qui concerne les femmes, j’ai bien peur que la pandémie ait entraîné un recul sur plusieurs autres points.

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Dans le camp des gens opposés aux mesures sanitaires, on constate vite un discours teinté d’une généralisation abusive. Cette dernière consiste essentiellement à tirer une conclusion générale d’un faible échantillon. Dans mon lexique, j’appelle ça mettre les mêmes pions d’une caractéristique commune dans le même bateau.

J’ai observé ce phénomène chez des gens que j’ai interviewés dans le passé pour un sujet autre que la COVID-19. Un de ces individus, en direct de la colline parlementaire la semaine dernière, disait que tous les médias « racontent… de la matière fécale ». Ce n’était pas le terme utilisé, mais j’ai voulu garder un certain décorum. Une autre personne a porté un jugement sévère sur les parents qui faisaient vacciner leurs enfants, et ce, sans avoir pris la peine de leur parler ou d’entendre leur point de vue.

Certains pro-vaccins peuvent aussi tomber dans cette catégorie. Il faut écouter d’abord le point de vue de l’autre. Il y a quelques mois, j’ai rencontré une personne sympathique et non-vaccinée. Cette personne ne fréquente pas les restaurants ni les bars. De plus, elle a une peur énorme des aiguilles. Il n’y avait pas encore d’incitatif assez fort pour la forcer à se faire vacciner. La peur des aiguilles n’est pas quelque chose qu’il faut banaliser. Cette même personne m’avait dit néanmoins qu’elle se ferait vacciner si son employeur l’obligeait à le faire.

Le fait de mettre tout le monde dans le même bateau peut mener à des idées extrémistes, discriminatoires et xénophobes. Il y a 21 ans, j’avais retrouvé à la mi-octobre des collègues de mon emploi d’été pour un souper de retrouvailles. Mon supérieur n’était pas dans son assiette. Le souper se passait quelques semaines après les attentats du 11 septembre. Mon supérieur était d’origine libanaise et m’avait rapporté qu’il s’était fait écœurer en raison de son ethnicité.

Nous avons un nouveau drame qui secoue une bonne partie de la planète, soit l’intervention militaire russe en Ukraine. Mes pensées sont avec tous les Ukrainiens qui sont dans une situation périlleuse. Mais j’ai une pensée aussi pour les résidents canadiens d’origine russe. J’espère que les gens d’ici ne commenceront pas à injurier une personne au nom slave ou à la sommer de rentrer chez elle. Parlez-lui, demandez-lui son opinion, si vous le voulez, mais gardez le débat respectueux SVP.

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