Jasmine Berger et Bernard Gravel ont planté leurs premières vignes sur le chemin Pion, en 2005. Depuis 2010, ils se sont aussi donné pour mission d’intégrer les personnes présentant des limitations physiques ou intellectuelles en collaboration avec le service d’aide à l’emploi de la Montérégie pour les personnes handicapées (SEDM SEMO).
«C’est une bonne cause, explique M. Gravel, qui siège aussi sur le conseil d’établissement de l’organisme. En tant qu’ex-policier, j’en ai vu souvent et dans ma famille, il y a des personnes qui ont des handicaps. Je comprends la cause, je la soutiens et je la partage avec le SDEM SEMO.»
Pour Rachel, mère d’Élisabeth, une stagiaire au vignoble depuis le mois d’octobre, l’expérience s’est avérée très positive. Élisabeth a surtout vécu de mauvaises expériences dans des stages démotivants. Elle n’avait que de bons mots pour le propriétaire, qu’elle décrit comme accueillant et patient. Élisabeth a même appris à conduire le tracteur, une expérience qu’elle a bien aimée, dit sa mère.
«[Bernard] est un employeur qui est passé depuis longtemps de la parole aux actes en embauchant des personnes ayant des aptitudes limitées en regard de l’emploi, observe le président du conseil d’administration du SEDM SEMO en Montérégie, Benoit Guilbault. Avec eux transparaissent sa gentillesse, sa patience et son écoute».
M. Guilbault soutient d’ailleurs que des entreprises comme celle du vignoble de la Grande-Allée sont «essentielles». Si de plus en plus d’entreprises font de même, cela demeure tout de même quelque chose de rare. Le défi de l’intégration et de l’adaptation fait souvent peur aux entrepreneurs, même si des organismes comme le SEDM SEMO viennent appuyer les entreprises dans leurs démarches.
Ainsi, des porte-paroles qui font la promotion de cette intégration et du succès vécu avec ces employés font une différence. «Les employeurs qui l’ont essayée ont continué avec nous. La problématique, c’est de mettre le pied dans la porte», explique-t-il.
Amateur de vin
M. Gravel cultive l’art du vin depuis 1988. Après s’être d’abord établi à Verchères, le couple a officiellement acheté les terres sur le chemin Pion pour l’accessibilité et la visibilité qu’offrait l’endroit.
Le vignoble cultive plus de 9000 plants avec des cépages comme du Frontenac blanc, du Radisson, du Frontenac rouge et du Marquette. Les vignerons prévoient cette année une récolte entre cinq et six tonnes.
Le vignoble offrira cinq vins en vente. Baptisé l’Envolée, le vin blanc souligne l’apport de personnes handicapées, alors que les vins rouges porteront des noms rappelant les patriotes de 1837.
Le lieu accueille aussi une galerie d’art permanente entre ses murs.