18 juin 2024 - 05:00
Guerre de panier
Par: L'Oeil Régional
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Nous devons revenir sur notre manchette des dernières semaines (29 avril et 4 juin) concernant le parc Charles-Larocque, maintenant que les médias nationaux ont décidé de transformer la fermeture du terrain de basket en psychodrame collectif.

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Rappelons que la Ville, devant des incivilités et des problèmes récurrents dans le parc (problèmes qui n’ont rien à voir avec le fait que des jeunes jouent au basket à des heures normales), a décidé de retirer les paniers de basket du parc pour préserver la quiétude du voisinage. Naturellement, cette fermeture désolante prive les gens d’un espace de jeu, ce que tout le monde ou presque déplore.

Beaucoup de choses ont été dites dans les différents reportages, certaines fausses. Par exemple, que c’est en raison du bruit que la Ville a retiré les filets. Ça n’a jamais été vrai. Les signataires d’une pétition en faveur de la fermeture n’en avaient pas contre le jeu ou le bruit du ballon. On a voulu dépeindre cette situation comme un problème de « pas dans ma cour » dans les médias nationaux, mais cette vision de la situation est, au mieux, réductrice, si elle n’est carrément pas fausse. Dans nos textes et ceux des autres journaux, on montre bien que les problèmes de cohabitation avec le voisinage étaient plus profonds.

Ensuite, 39 signatures pour fermer le parc contre 1600 pour le garder ouvert. C’est une comparaison malhonnête. Bien sûr que la pétition ne dépassera pas les 40 noms, puisqu’elle concerne seulement les voisins du parc, moins nombreux que les utilisateurs du parc. On ne devrait pas se dire que c’est seulement 39; on devrait se dire que 39 signataires entourant le parc se sentent dérangés et que c’est trop. En tout respect, l’autre pétition ne fait que prouver que le parc est victime de son succès.

La décision s’est prise sans consultation : en partie vrai. Mais encore une fois, le nombre de personnes mécontentes de cette décision allait nécessairement être supérieur au nombre de personnes qui allaient bénéficier directement de la décision. En démocratie, on ne doit pas toujours plaire au plus grand nombre; on doit aussi protéger les minorités. Agir pour protéger le bien-être des voisins était la chose à faire. Est-ce que la décision peut évoluer dans le temps? Oui. Mais au moment où la Ville a pris la décision de retirer les paniers, je crois que c’était la bonne décision. Je l’ai dit et redit ici, je favoriserais toujours la quiétude du chez-soi devant d’autres besoins.

D’autres terrains sont aussi disponibles à moins de 1,2 kilomètre. Donc oui, c’est désolant, mais pour le moment, les jeunes peuvent continuer à jouer, contrairement à ce qui s’est dit, en attendant une solution pérenne.

Autre détail. La mairesse a affirmé ne pas avoir signé la pétition concernant le parc, puis a dû se raviser ensuite quand on lui a bien montré qu’elle l’avait signée. Mensonge ou oubli? On ne saura jamais vraiment. Mais ce n’est pas un argument, ça montre seulement un biais de la mairesse. Mais nous avons tous nos biais, les décisions ne sont pas prises avec une totale objectivité. Croire le contraire serait naïf. Cette gaffe ne devrait pas servir d’argument dans la fermeture ou le maintien du parc.

Maintenant, les élus ne s’entendent pas tous sur la suite des choses et certains promettent de demander le vote sur la question lors de la prochaine séance publique du conseil. C’est là qu’il faudra porter notre attention et espérer une résolution du conflit. Mais pour ce faire, nous pouvons exiger un peu plus de vérité dans nos échanges et un peu plus de calme.

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