Dans son argumentaire, la mairesse de Belœil constate aussi que les sanctions associées au non-respect de la loi en matière d’élections municipales au Québec sont démesurées. Renée Trudel ne pourra pas siéger au conseil tant que le rapport ne sera pas remis. Sans parler des conséquences salariales et démocratiques. Si la situation devait perdurer, c’est carrément une partie de la population qui ne serait pas représentée autour de la table où se prennent les décisions, ce qui est inacceptable. Je vous invite à lire la lettre de Mme Viau en page 7.
C’est peut-être encore juste un bon prétexte dans mon cas pour parler un peu du travail ingrat des élus. Surtout celui des élus municipaux. Vous seriez surpris du nombre d’élus qui prennent la peine de me contacter « off record » pour discuter de leur réalité. Pas de Belœil nécessairement, mais d’un peu partout sur le territoire de la Vallée-du-Richelieu.
Ils me contactent pour comprendre nos choix éditoriaux ou les raisons derrière la publication de certains textes, ce qui est bien normal. Beaucoup d’élus en sont à leur premier mandat et il peut être déstabilisant de voir son visage en photo (ou en caricature!) dans les pages d’un journal la première fois. Je sais être dur avec certains élus, notamment ceux qui possèdent le plus d’incidences dans nos vies. Malgré tout le travail qui se fait de bien dans les villes, les citoyens (et les journalistes) tendent à noter ce qui va un peu de travers. Déjà, c’est très ingrat comme position d’élu.
La plupart du temps, lorsque je discute avec les élus, la discussion finit souvent par se tourner sur le sujet de la charge de travail. Et pas besoin d’être un maire ou une mairesse qui siège à un paquet de comités. Un conseiller municipal, qui prend « simplement » son travail à cœur, peut voir les heures de travail s’empiler sans rémunération supplémentaire. Oui, certains ne sont là que pour empocher le chèque et sont présents seulement aux séances publiques mensuelles. Mais ce n’est pas le lot de la plupart.
Et le travail est encore plus ingrat depuis l’avènement des réseaux sociaux et de la pandémie. Les élus dénoncent l’intimidation et le harcèlement dont ils sont victimes et le gouvernement a même cru bon verser 2 millions à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FMQ) pour les soutenir et les défendre. Même ici, je suis témoin de la violence de certains propos sur les réseaux sociaux et j’ai vu des élus faire appel à la police pour assurer une certaine présence lors de séances publiques du conseil. Est-ce que c’est justifié? Je ne sais pas, mais ça traduit tout de même un sentiment de peur bien réel.
Près d’ici, la Ville de Wickham a vu deux de ses maires démissionner en moins d’un mois en raison d’un dossier chaud concernant les services incendie. Raisons? Intimidation et harcèlement.
Je n’ai pas de message à passer. Mais il est bon de se rappeler une fois par année que nos élus, que l’on a le droit et le devoir de critiquer et de surveiller, restent tout de même des humains, avec leurs difficultés, leurs défis, leur sensibilité et leur famille. Peut-être juste y penser avant d’appuyer sur « entrée » sur notre clavier.