16 juin 2021 - 15:25
Hockey politique
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Je ne saurais vous dire combien de fois notre équipe a dû « scrapper » une histoire qui semblait juteuse, intéressante ou pertinente parce qu’une fois que nous avions fait les vérifications, la vérité n’était finalement…pas si scandaleuse. C’est le lot de tous les journalistes. Une histoire qui semble explosive qui se termine en queue de poisson parce que dans le fond, il n’y avait pas d’histoire.

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C’est la même chose avec la nouvelle concernant le dek hockey. Ma collègue nous lance cette histoire : le parti politique de Nadine Viau, Oser Belœil, vient de lancer une pétition pour demander à la Ville de permettre aux jeunes de reprendre des parties de dek hockey annulées à cause de la pandémie. Du même coup, on souligne que le parti, s’il est élu, se dotera d’un plan directeur en matière de sports et loisirs. Oui, bonne idée.

D’accord. Mais regardons les choses froidement. La Ville de Belœil veut-elle vraiment couper dans les heures de sports? Empêcher les jeunes de reprendre leurs parties?

En fait, pas tant. D’abord, on comprend rapidement que la Ville et l’organisme privé qui utilise la patinoire (Dek hockey L’échappée) ont une relation… tendue, pour le dire ainsi.

Ensuite, on comprend que Belœil ne veut pas interdire le sport. Mais la Ville sait pertinemment que le dek hockey, en début de soirée, trouble la quiétude du voisinage surtout que le terrain de dek est situé en plein quartier résidentiel. Si on remonte les archives de L’ŒIL des 10 dernières années, on peut trouver de nombreux exemples de chicanes entre riverains et élus municipaux sur la quiétude brimée par le dek, un sport relativement bruyant.

Tout ça aurait pu faire une petite nouvelle en page 20 du journal : un groupe privé veut compenser l’annulation de parties à cause de la COVID-19 en reprenant les matchs sur quatre dimanches soir. La Ville, de son côté, hésite, penche vers le non, mais donne finalement deux dimanche soirs à l’organisme.

Mais en mettant sur pied une pétition sur la question, Oser Belœil politise le dossier, avec ou sans bonnes intentions. Et une fois politisé, je n’avais pas le choix : j’ai dû demander à ma collègue qu’elle questionne les trois autres candidats à la mairie, qui se trouvent être trois élus en place (Diane Lavoie, Luc Cossette et Réginald Gagnon). Je m’excuse un peu de ça, c’est à cause de nous si l’article de la page 20 s’est déplacé en page 5 du journal, fait l’objet d’une caricature et du sujet de cette colonne.

Je dis ma faute. Pas tant. Ce sujet n’aurait pas dû être politisé; c’est d’ailleurs la prétention des trois élus/candidats. Car il n’a jamais été question de priver les jeunes de faire du sport (qui peut s’opposer à ça?). Nous avons seulement devant nous deux organismes (la Ville et le groupe L’échappée) qui s’obstinent sur des plages horaires.

Une histoire qui semblait juteuse, intéressante, pertinente. Mais la vérité n’était finalement… pas si scandaleuse. C’est aussi ça parfois la politique.

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