Bien qu’il admette que la vie en Europe lui manquera, Mousseau tenait à retourner au Québec notamment pour des raisons familiales. Le père de trois enfants, tous nés en Suisse, tenait à présenter sa famille et celle de sa conjointe à ses enfants. «La famille du Québec me manquait. Côté travail, j’avais quelques offres, mais bon, je suis revenu», ajoute le père de famille qui veut s’installer sur la Rive-Sud, près de sa famille.
Le passionné de sport automobile pourra poursuivre les activités de son entreprise de production de vidéo de course qu’il a lancée en Europe. Il entend tourner des images d’une équipe de karting ainsi que du pilote canadien Robert Wickens en série Indy Car. Il veut aussi aider les promoteurs de course à améliorer le produit des courses offert aux spectateurs. Il lui sera facile d’avoir l’oreille de plusieurs personnes influentes grâce à son réseau de contacts. C’est dans cette optique qu’il assistera pour la première fois depuis longtemps au Grand Prix de Trois-Rivières. «Je peux apporter mon œil d’expert, mais aussi de spectateur. Je sais ce qui peut être attirant pour le public. J’en ai vu des séries de courses automobiles un peu partout. J’amène une autre vision.»
Bonne relation avec Stroll
Hugo Mousseau n’a pas suivi Lance Stroll lorsque ce dernier a obtenu un volant en F1 au sein de l’écurie Williams. La relation professionnelle entre les deux s’est terminée dans de très bons termes et les deux hommes se parlent toujours. Mousseau était d’ailleurs dans les gradins du circuit Gilles-Villeneuve l’an dernier au Grand Prix du Canada lorsque son ancien protégé a décroché ses premiers points. «J’étais hyper émotif. C’était des points bien mérités, car c’est une course difficile et redoutée par tous les pilotes.»
Hugo Mousseau rappelle que son objectif premier était d’amener Stroll jusqu’à la F1. «Le but a toujours été ça. Je suis constructeur de pilote. On a fait un bout de chemin ensemble et la décision (de se séparer) a été facile à prendre. Évidemment, à un moment donné, l’option de continuer avait été sur la table.»
Mousseau a rencontré Lance Stroll sur la piste de SH Karting à Saint-Charles-sur-Richelieu en 2008. Deux années plus tard, le tandem s’est envolé en Europe pour assurer la progression de la carrière de pilote. Sous le mentorat du Belœillois, Stroll a pu faire ses classes en séries F3 et F4 et il a été membre du programme de développement de Williams ainsi que de l’Académie Ferrari. Un parcours qui a permis au jeune homme de signer chez Williams à la fin de 2016.
Ignorer les critiques
Lance Stroll a été une cible de choix pour plusieurs détracteurs. Il est le fils du milliardaire Lawrence Stroll, qui a fait fortune dans l’industrie du vêtement. Certains commentateurs sportifs ont été jusqu’à dire que Stroll avait obtenu un volant grâce aux billets de son père. Ses débuts en F1 ont été difficiles, ayant eu une sortie de piste à ses premiers essais en 2017. Hugo Mousseau ne s’est pas laissé déranger par les différents commentaires. «Je suis un manager et un entraîneur qui fonctionne selon le système d’essais et erreurs. C’est pour ça que ce que les médias peuvent sortir m’est complètement égal. J’aime d’ailleurs voir un jeune pousser la machine au lieu d’avoir peur.»
Mousseau a admis avoir été déçu des commentaires de l’ancien champion du monde de F1, Jacques Villeneuve, qui a été souvent très dur à l’endroit de Lance Stroll. «J’ai grandi en ayant Jacques Villeneuve comme icône de fierté. Je trouve ça dommage, ses commentaires négatifs à mon endroit et celle de l’écurie. Il a gagné son championnat avec Williams et eu la même histoire que Lance [avec le nom des Villeneuve comme levier]. Il travaille dans les médias et il a besoin de garder l’attention sur lui. Mais on ne pourra rien enlever quand même à ce qu’il a fait, c’est le seul Québécois qui a remporté le championnat des pilotes de F1.»