L’homme de 68 ans faisait face à un troisième chef d’accusation, soit celui d’avoir en sa possession les biens en sachant qu’il les avait obtenus illégalement. Le juge Gilles Charpentier a acquitté M. Blouin de cette accusation en expliquant qu’une jurisprudence interdit les condamnations multiples. Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits entre le 28 février et 22 avril 2014.
L’accusé n’a pas encore reçu sa peine. Les représentations sur sentence doivent avoir lieu le 25 avril au palais de justice de Saint-Hyacinthe. Le Code criminel prévoit pour les infractions commises par Serge Blouin une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement.
Dans un moment creux de sa vie
L’homme floué a fait la connaissance de Serge Blouin un an avant que ce dernier le vole pour la vente d’un véhicule. Au fil des mois, l’homme a vu son couple éclater et a dû ainsi vendre sa maison et trouver un nouveau toit. M. Blouin lui a proposé plusieurs solutions pour l’aider, dont de venir habiter chez lui ainsi que de transférer temporairement des véhicules à son nom pour les soustraire du partage de biens dû au divorce. Le 1er avril, la future victime de l’accusé a vendu sa maison, obtenu une part de plus de 60 000 $ et en a informé M. Blouin.
Serge Blouin a alors demandé à son soi-disant ami de lui prêter à plusieurs occasions des sommes importantes d’argent totalisant plus de 40 000 $. Il lui a même demandé de payer une facture de dentiste de 800 $. Par la suite, la conjointe de Serge Blouin a informé l’homme qu’il devait quitter le logement. Blouin a continué par la suite d’essayer d’éviter tout contact avec celui qu’il a volé.
La victime a fini par porter plainte à la police. Lors des perquisitions, les agents ont saisi entre autres une somme en argent comptant de 13 200 $, un véhicule tout terrain et une scie à onglet. La conjointe de Blouin a aussi remis volontairement 9000 $ provenant du compte de son mari. Les accusations ont été portées en mai 2014.
La victime a aussi intenté une poursuite judiciaire au civil. Le 18 août 2014, la Cour du Québec a condamné Blouin, qui ne s’est pas présenté en cour, à payer à sa victime 48 113 $. Le 16 janvier dernier, l’accusé s’est fait ordonner de payer 14 273,97 $ à sa victime à la suite d’une saisie en jugement effectué auprès d’une institution financière.
Les agissements de Serge Blouin n’ont pas surpris son fils qui l’a qualifié durant son témoignage de menteur et de manipulateur perpétuel. Selon lui, Blouin a utilisé en affaire toute sa vie «des subterfuges pour éviter sa responsabilité civile et cacher de l’argent».