Résident sur les rives de la rivière depuis près de 30 ans, Mario Borduas s’intéresse particulièrement aux impacts de la montée des eaux printanière, lui dont le terrain a été touché par de nombreuses inondations. Depuis quelques années, il questionne les employés de l’écluse de Saint-Ours, des usines de filtrations d’eau et de différents groupes sur son idée de baisser le niveau de l’eau entre Chambly et Saint-Ours. «Avec le barrage, on pourrait baisser graduellement le niveau de l’eau à la fin de la saison nautique, avance-t-il. On baisse le niveau de quatre ou cinq pieds pour que ça gèle plus bas et que ça endommage moins les berges. Au printemps, ça nous donnerait une marge de manœuvre pour lutter contre les inondations.»
M. Borduas admet que son idée peut paraître très simple et il ne comprend pas que les autorités ne l’appliquent pas. La seule explication, selon lui, c’est que la prise d’eau de de l’AIBR (Régie de l’aqueduc intermunicipale du Bas-Richelieu) est trop haute comparés aux autres usines qui puisent leur eau dans la rivière, comme è Otterburn Park ou Carignan. «Tous les printemps, je parle aux éclusiers et je leur demande pourquoi ils ne baissent pas le dam du barrage. Selon eux, la prise d’eau est trop haute. Alors, si elle est trop haute, ils n’ont qu’à l’abaisser, c’est moins dispendieux que l’érosion des berges et les inondations.»
Pas convaincu
Du côté du provincial et du fédéral, on ne se montre pas très convaincu de l’idée de M. Borduas.
Selon Jean-Michel Savard, agent de relations publiques et de communications pour Parcs Canada, l’abaissement du niveau d’eau de la rivière Richelieu en hiver entraînerait nécessairement des modifications aux régimes hydrologiques et hydrodynamiques, sédimentaires et thermiques ainsi qu’au régime des glaces auxquels l’écosystème de la rivière Richelieu est adapté. Ces modifications pourraient avoir des impacts entre autres sur les habitats fauniques, sur la libre circulation des poissons et sur la qualité de l’eau en raison d’une diminution de la capacité de dilution de la rivière. Elle pourrait aussi entraîner une augmentation de la mortalité hivernale de certaines espèces aquatiques.
Pour ce qui est du niveau de l’eau en dehors de la saison de navigation, Parcs Canada s’assure de maintenir un niveau constant en amont du barrage, car en plus des effets imprévisibles sur l’environnement, un niveau d’eau trop bas en hiver pourrait occasionner une formation excessive de glace au niveau du barrage et nuire à l’opération des vannes en période de crue.
Mario Borduas n’est pas convaincu des réponses gouvernementales. Selon lui, abaisser le niveau d’eau de quelques pieds n’aurait pas un impact si draconien sur l’environnement ou la formation de glace aux écluses, puisque le débit de l’eau ne serait pas altéré.
Malgré les réponses gouvernementales, M. Borduas veut réunir les riverains pour trouver des solutions à l’érosion des berges. «Je n’ai pas décidé de la forme que ça prendra; peut-être que ce sera une soirée d’information.» Il invite les riverains à le joindre: borduasmario@gmail.com.