Selon le directeur du Service incendie de Mont-Saint-Hilaire, Jean Clément, les flammes étaient déjà visibles de la fenêtre avant du bâtiment à l’arrivée des pompiers, qui ont été alertés du brasier peu après 2 h dans la nuit de jeudi à vendredi.
Vendredi, la cause de l’incendie, qui semble avoir pris naissance dans les laboratoires, n’était toujours pas connue. Le dernier employé avait quitté l’usine vers 18 h, jeudi. « Nous ne savons pas encore quel produit a pu s’enflammer ni pourquoi. Les enquêteurs sont là-dessus actuellement», a indiqué M. Clément.
Près de 60 pompiers de Mont-Saint-Hilaire, Belœil, Otterburn Park, Saint-Basile-le-Grand, Chambly et Saint-Julie ont combattu les flammes. Un pompier a subi un coup de chaleur et deux autres sapeurs ont été blessés légèrement. Ils ont tous trois été soignés sur place et aucun transport en ambulance n’a été nécessaire.
Outre les laboratoires et les bureaux, qui sont une perte totale, la salle de conférence au rez-de-chaussée a aussi subi des dommages considérables par l’eau et le feu. L’usine a pour sa part été épargnée des flammes, mais les pompes qui acheminent l’eau dans l’usine ont été arrêtées. Une équipe de nettoyage était sur place pour enlever l’eau du côté de l’usine, particulièrement dans la chambre électrique.
En raison de l’incendie, l’usine a dû effectuer des déversements des eaux usées dans la rivière Richelieu. Les pompes ont été remises en marche vers 11 h, a confirmé le directeur général de la RAEVR, Jacques Drouin. Il avait bon espoir qu’il n’y aurait plus de débordement avant la fin de l’après-midi. «Il y a encore des équipements qui ne fonctionnent pas, mais on est capable de traiter l’eau de façon correcte. C’est mieux que de déborder dans la rivière.»
La consommation d’eau potable n’est pas affectée, puisque c’est la Régie intermunicipale des eaux de la Vallée-du-Richelieu (RIEVR), à Otterburn Park, qui traite l’eau potable. La RAEVR traite pour sa part les eaux usées de Belœil, McMasterville, Otterburn Park et Mont-Saint-Hilaire.
Un incendie en pleine chaleur
Si les incendies par froid sibérien peuvent donner du fil à retordre aux pompiers en raison de la possibilité de gel dans les tuyaux et du froid mordant qui affecte aussi les pompiers, la chaleur est encore plus hostile au travail des sapeurs, croit M. Clément.
La chaleur explique d’ailleurs qu’un grand nombre de pompiers a été déployé. «Il y avait beaucoup de pompiers pour pouvoir faire des relèves régulières, aux 15 minutes, parce que l’effort est intense. Avec l’habit de pompier sur le dos et l’appareil respiratoire, c’est autour de 70 livres. Il faut remplacer les pompiers le plus vite possible pour éviter les coups de chaleur et la déshydratation.»
Pas exceptionnel
M. Drouin rappelle d’ailleurs que les déversements dans la rivière ne sont pas exceptionnels. «Quand il manque d’électricité dans nos postes de pompage, il n’y a pas de génératrice. Ça s’en va donc à la rivière directement. Ce n’est pas quelque qui est carrément inhabituel, ça arrive à l’occasion», lance-t-il.
La Régie fera venir une roulotte temporaire afin de relocaliser les employés et de permettre les opérations d’entretien de l’usine.