24 mai 2023 - 07:00
Famille de huit enfants à Mont-Saint-Hilaire
Incursion dans le quotidien des Bourget
Par: L'Oeil Régional
Michelle Chartrand et Alexandre Bourget en compagnie de leurs huit enfants. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Michelle Chartrand et Alexandre Bourget en compagnie de leurs huit enfants. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

École à la maison au primaire et au secondaire, virée de 2000 $ au Costco environ tous les deux mois, quatre garçons partageant la même chambre; voici juste quelques-uns des faits saillants de la vie quotidienne de la famille Bourget qui réside à Mont-Saint-Hilaire.

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Un texte d’ Adaée Beaulieu

Alexandre Bourget et son épouse Michelle Chartrand ont huit enfants et un neuvième verra le jour dans un peu plus d’un mois. Ils partagent des moments de leur quotidien autant à la maison qu’en voyage sur leur chaîne YouTube Bourget Odyssey.

C’est en 2005 qu’Alexandre Bourget et Michelle Chartrand, respectivement originaires de Longueuil et de Beaconsfield, se sont rencontrés alors qu’ils travaillaient tous les deux dans un camp pour personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme. Ils se sont mariés quelques années plus tard et cela fait maintenant 15 ans qu’ils se sont dit : « Oui je le veux! »

Pour Mme Chartrand, il était déjà clair dans sa tête à ce moment qu’elle désirait avoir plusieurs enfants et son mari à simplement acquiescé, lui qui a grandi avec trois frères. Ils ont donc commencé leur famille rapidement en 2009 et ont eu quatre enfants en quatre ans. Ils n’ont pas établi un nombre précis d’enfants qu’ils souhaitent avoir et suivent donc simplement le cours de la vie. « J’ai toujours voulu beaucoup d’enfants. J’ai cinq frères et sœurs et c’est une de mes plus belles richesses. Je voulais offrir ça à mes enfants, et même plus », raconte Michelle Chartrand.

École à la maison

La maman n’avait pas songé de prime abord qu’elle ferait l’école à la maison. « Je savais que je voulais être présente pour mes enfants. J’ai donc décidé d’être maman à la maison lorsque j’ai terminé l’université comme psychoéducatrice et que j’avais deux enfants. Je croyais que ça serait juste pour le préscolaire », explique-t-elle.

Toutefois, c’est une rencontre significative avec une famille qui faisait l’école à la maison lorsque sa plus vieille, Jeanne, avait quatre ans qui a changé le plan. « Je suis allée chez eux voir le matériel, je suis allée chercher les seuls deux livres de la bibliothèque qui traitaient de l’école à la maison et j’ai suivi un congrès à ce sujet. Je suis ressortie convaincue que c’était une bonne chose, mais pas certaine que moi je serais capable de le faire. Par contre, mon mari avait très confiance en moi alors je me suis lancée et heureusement ma fille a eu de la facilité à apprendre », affirme Michelle Chartrand.

Ce ne fut pas toujours le cas pour les autres enfants qui ont suivi, puisque certains ont appris à lire à quatre ans et d’autres à sept ans. Toutefois, les parents considèrent que l’école à la maison est avantageuse à ce niveau. « Cela permet de suivre le rythme de chaque enfant et leurs intérêts spécifiques. En plus, ils développent leur autonomie qui leur servira dans le futur », affirme le couple. Au départ, les études duraient seulement 30 minutes par jour, mais plus le nombre d’enfants a augmenté, plus la famille a dû structurer ses journées et augmenter le temps d’apprentissage. Dans sa nouvelle maison à Mont-Saint-Hilaire, où la famille demeure depuis trois ans, elle dispose désormais d’une salle de classe.

Le concept est assez simple. Les plus jeunes étudient seulement le matin avec leur mère puisque la sieste de l’après-midi est obligatoire jusqu’à six ans et qu’une période de temps est consacrée au plein air. Pour leur part, les plus vieux sont assez responsables pour faire leurs propres apprentissages tout au long de la journée et travaillent souvent en équipe, car plusieurs sont rendus à apprendre les mêmes choses. Les heures de repas sont, pour leur part, dédiées à des lectures familiales.

Tous les enfants ont aussi, dès trois ans, des tâches à accomplir dans la maison et à l’extérieur. Les enfants participent aussi à des activités parascolaires au moins par groupes de deux.

La famille aime également beaucoup voyager et le travail d’Alexandre Bourget comme programmeur informatique le leur permet. Les Bourget sont notamment allés au Portugal et à Washington où les enfants ont beaucoup appris en visitant le musée. « L’école à la maison nous donne de la liberté et il n’y a rien de mieux que les apprentissages sur le terrain », indique M. Bourget.

C’est d’ailleurs pour documenter leur voyage auprès de leur entourage que la famille a lancé sa chaîne YouTube. Ils ont ensuite eu plusieurs questions sur l’école à la maison et ont donc décidé de documenter ce pan de leur vie. « Pendant la pandémie, plusieurs familles ont dû faire l’école à la maison à leurs enfants et c’est à ce moment que j’ai senti qu’il y avait un besoin », explique Mme Chartrand.

Michelle Chartrand avait d’ailleurs déjà également mis sur pied, il y a environ cinq ans, son propre réseau catholique d’instruction pour les familles pratiquant l’école à la maison nommé Ex Corde Schola qui signifie l’École du cœur en latin. Tous les enfants sont conviés à des cours passant du karaté au théâtre le lundi dans un local loué à Saint-Hubert. Les lundis et mercredis après-midi sont dédiés aux jeunes du secondaire depuis cette année. Le nombre de familles est passé de 8 à 18 et il y en a actuellement sur une liste d’attente de sorte que la famille Bourget recherche actuellement un nouveau local plus grand sur la Rive-Sud de Montréal.

Alexandre Bourget est aussi vice-président de l’IFFP Canada (International Federation for Family Development), une organisation qui offre aux parents d’apprendre comment élever des enfants par l’étude de cas. Les cours sont offerts à Montréal, mais il aimerait aussi qu’il y en ait dans la région.

Pour suivre les périples de la famille Bourget sur sa page YouTube : www.youtube.com/ @BourgetOdyssey.

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