26 mai 2025 - 05:00
Attaque sur un ancien avocat de Mont-Saint-Hilaire
Jean-François Malo reconnu coupable
Par : Denis Bélanger
Jean-François Malo.
Photo gracieuseté

Jean-François Malo. Photo gracieuseté

Le juge Denys Noël de la Cour supérieure a conclu le 20 mai dernier au palais de justice de Longueuil que l’homme d’affaires de Joliette Jean-François Malo avait commandé l’attaque à l’endroit d’un ancien avocat de Mont-Saint-Hilaire, Nicholas Daudelin.

Publicité
Activer le son

Jean-François Malo a été reconnu coupable de voies de fait graves, mais a toutefois été acquitté d’intimidation et d’entrave à la justice. Rappelons qu’il avait également été acquitté de tentative de meurtre en octobre dernier.

« Le ministère public est satisfait de la déclaration de culpabilité sur le chef de voies de fait graves, qui, des trois chefs auxquels l’accusé faisait face, est le chef objectivement le plus grave. Nous remercions les corps policiers pour les ressources qu’ils ont mis dans le dossier. Cela nous a permis de mener à terme ce dossier après près de 5 ans. Nous remercions également les victimes qui sont demeurées engagées tout au long des procès, celui-ci étant le troisième procès dans lequel ils ont été assignés à témoigner », a déclaré la procureure de la Couronne, Me Tian Meng.

L’Œil Régional a tenté d’obtenir des commentaires de l’avocat de l’accusé, Me Karl-Emmanuel Harrison, mais ce dernier n’a pas donné suite à la demande du journaliste.

Il restera maintenant à savoir quelle sera la peine de Jean-François Malo. Les représentations sur sentence sont prévues pour le 2 septembre prochain. Le Code criminel canadien prévoit une sentence maximale d’emprisonnement de 14 ans pour les voies de faits graves.

Le processus judiciaire a été retardé dans ce dossier, notamment en raison du retrait d’un juge. Le procès avait commencé dans la semaine du 11 mars 2024 , mais le juge assigné au dossier, Christian Jarry, s’est toutefois récusé le 4 avril suivant. Il avait lu une lettre dans laquelle il annonçait se récuser en raison d’une apparence de partialité.

La genèse du dossier remonte au 26 mars 2020. Deux individus s’étaient présentés avec une arme à la résidence de Me Nicholas Daudelin le 26 mars 2020. Après s’être vu refuser l’entrée, ils avaient tiré quatre coups de feu vers la maison. M. Daudelin avait été blessé à la jambe par un projectile. La Sûreté du Québec avait procédé à l’arrestation, au mois de juin de cette même année, des deux hommes s’étant présentés à la porte de Nicholas Daudelin, soit Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye et Daouda Dieng. Les deux accusés ont été finalement reconnus coupables en novembre 2022 d’avoir déchargé une arme à feu en prenant pour cible Me Daudelin.

Soupçonné d’avoir commandité le crime, Jean-François Malo a été arrêté en juin 2020, soit peu de temps après l’arrestation de ses hommes de main.

À l’emploi du cabinet de LCM Avocats à l’époque, Me Daudelin représentait le Mouvement Desjardins dans un litige au civil intenté contre Jean-François Malo pour lui réclamer plusieurs millions de dollars pour des histoires de fraude. Au moment de l’attaque à sa résidence, Nicholas Daudelin venait d’avoir gain de cause contre Jean-François Malo à la Cour d’appel. Nicholas Daudelin est maintenant juge à la Cour du Québec.

Les enquêteurs avaient notamment découvert qu’un avocat de Jean-François Malo avait fait une recherche pour obtenir l’adresse personnelle de Nicholas Daudelin. De plus, on a retrouvé un document énumérant une liste d’antagonistes ou de personnes opposées à Malo voulant du mal ou encore l’ayant trahi. L’accusé prétendait que cette liste était destinée à un marabout référé par Ndiaye afin de lui envoyer des ondes positives et négatives.

Le juge Noël a évidemment rejeté les prétentions de la défense . « Je suis convaincu que l’accusé a donné le mandat à Ndiaye de se rendre à la résidence de Me Daudelin après lui avoir fourni son adresse pour l’intimider et lui donner une leçon. La violence était prévisible et probable comme conséquence de la fin illégale mandatée par l’accusé. Il est inconcevable de conclure que Ndiaye et Dieng auraient agi de leur propre initiative et au surplus, ils n’avaient rien à gagner de cette agression », peut-on lire dans la décision.

image