« Nous aurions dû traiter la situation au scalpel plutôt que de le faire à coup de hache. Les torts dans le dossier ne sont pas d’un seul côté. J’en conviens qu’André Michel a une forte personnalité parfois, mais il un grand attachement à ce musée pour lequel il fait beaucoup. La Maison autochtone est en opération depuis 25 ans. Il faut sauver ce bijou de famille pour qu’on puisse éventuellement fêter son 50e anniversaire. Des efforts ont été faits pour fonder Oxfam Québec, faisons la même chose pour La Maison autochtone. »
Jean-Pierre Charbonneau a défendu ardemment le projet de la création du musée dans les années 90 alors qu’il était député. « Ce projet avait suscité une certaine controverse alors que des citoyens s’étaient opposés à cette initiative. Elle a heureusement vu le jour. »
Rappelons que ce sont les conclusions d’un rapport d’audit de gestion et de gouvernance effectué par Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) qui a incité la Ville à mettre fin à l’aide financière et à l’occupation par l’organisme du bâtiment municipal de la montée des Trente. Selon cet audit, La Maison autochtone de Mont-Saint-Hilaire est présentement mal administrée, contrevient à plusieurs règles, nomme ses administrateurs de façon illégitime et est minée par l’ingérence de son fondateur, André Michel.
Jean-Pierre Charbonneau estime qu’il ne faut pas prêter de mauvaises intentions à l’organisme et à André Michel. « M. Michel n’a pas volé quoi que ce soit. S’il y a eu des erreurs commises, ce n’est pas par mauvaise volonté. L’organisme n’a pas nécessairement toutes les connaissances approfondies des règles. »
Au moment de mettre sous presse, M. Charbonneau admettait ne pas avoir lu l’audit. Notons toutefois que le rapport complet n’a été remis formellement qu’aux administrateurs du musée indiqués au Registraire des entreprises du Québec. Une version du document a été mise en ligne sur le site internet de la Ville de Mont-Saint-Hilaire, mais le nom des gens concernés y est caviardé.
Avenir nébuleux
La Ville de Mont-Saint-Hilaire a laissé une porte ouverte pour que le Musée puisse rouvrir ses portes au même endroit, à la condition que les recommandations de l’audit soient mises en application. L’ancien président et vice-président du conseil d’administration, Richard Ruest, a même envoyé un communiqué pour souligner que cette fermeture ne serait que temporaire. Selon l’audit, M. Ruest avait été écarté du CA de façon illégitime.
En entrevue à Radio-Canada, André Michel a indiqué que c’était la fin de l’organisme, alors que tout le monde en a eu assez et ne veut pas recommencer ailleurs. M. Michel a refusé de renchérir sur ce point avec notre journaliste et de préciser le statut de la collection du musée.
Cependant, quelques jours plus tard, M. Michel a indiqué que le musée était fermé depuis le 1er mai et qu’il tiendrait les gens informés des prochaines étapes et du déménagement dans les jours à venir.
De leur côté, les élus de Mont-Saint-Hilaire ont de plus rencontré des membres du CA de La Maison autochtone la semaine dernière. Selon nos informations, les discussions ne pointaient pas dans la direction d’une réouverture. Le maire Marc-André Guertin a simplement dit que la rencontre a été constructive dans le sens où la Ville a demandé aux administrateurs de détailler leur plan de match. De son côté, le président de la Maison, Kenny Régis, n’a pas été en mesure de donner suite à la demande du journaliste.