La semaine précédant le combat de l’année dernière, tout semblait baigner dans l’huile pour Charles Jourdain. Il attirait les projecteurs des médias nationaux et les possibilités qu’il tente le saut à l’Ultimate Fighting Championship (UFC) planaient dans l’air. Mais la stratégie de Laramie d’amener le combat au sol a été un véritable cauchemar pour l’athlète de Beloeil qui n’avait aucune réponse pour les attaques de son adversaire. Après l’annonce du verdict, Jourdain avait la mine basse et son camp avait décidé de ne pas accorder d’entrevue après le combat.
«Ç’a été le moment le plus difficile mentalement de ma carrière. C’est ce qui m’a aidé à bien performer, a dit après le combat Jourdain. J’ai tellement associé le Centre Bell à ma défaite qu’il ne fallait pas que je m’amène dans l’octogone sous une chanson de 50 Cent ou que je porte les mêmes souliers. C’était du mauvais présage, mais il y a deux jours, je me suis dit que je n’étais plus la même personne que l’année dernière. Je me suis dit que je pourrais tout faire comme l’an dernier, mais mieux performer.»
Pour chasser «ce démon», Charles Jourdain a accepté d’embrasser la peur, plutôt que de la repousser. Il redoutait d’ailleurs beaucoup vendredi les habiletés du champion Alex Morgan. «Plein de gens disent qu’ils n’ont pas la peur, mais on l’a tous en dedans de nous. Quand tu as déjà perdu, tu le sais que cela va arriver et tu n’es donc plus à l’abri de ça. Il faut que tu te serves de la peur comme tremplin», ajoute le jeune homme qui a eu récemment 23 ans.
Malgré sa défaite contre TJ Laramie, Jourdain ne sent toutefois pas le besoin d’effacer cette tache avant d’effectuer un éventuel saut dans les ligues majeures de son sport qu’est l’UFC. «Je me suis battu moi-même ce soir-là en négligeant un aspect important des arts martiaux mixtes qui est la lutte. C’est un chapitre que j’ai bien effacé de ma tête.»
Des parents derrière lui
Il y avait quelques personnes dans le vestiaire de Jourdain pendant l’entrevue d’après combat pour célébrer avec lui cette victoire. Sa copine, son entraîneur du Prostar de Mont-Saint-Hilaire Éric Bertrand et son frère Louis étaient notamment sur place. Le nouveau champion de 145 lb avait aussi des pensées pour deux personnes importantes dans son entourage, ses parents.
Il reconnait qu’il peut être difficile parfois pour sa mère de regarder son fils évoluer dans des sports de combat où les risques peuvent être grands, comme l’a rappelé le dernier combat du boxeur Adonis Stevenson qui pourrait se réveiller d’un coma artificiel avec des séquelles.
«C’est sûr que ce genre de choses lui trotte dans tête parfois, mais elle essaie de ne pas trop y penser. Elle nous a dit que, peu importe ce qu’on va faire dans la vie, elle sera derrière nous.»
Charles Jourdain a aussi pu compter sur le soutien de son père dans sa préparation pour son dernier combat. «Mon père est là à tous les événements. Il n’a pas été là souvent dans la dernière année, étant parti à sa maison de Trois-Rivières, on le voyait aux trois mois. Mais il a été là pour les trois dernières semaines de mon camp d’entraînement et m’a aidé énormément.»