Dirigeant depuis des années sa propre école de patinage artistique à Saint-Julie, Julie Marcotte a vécu beaucoup de grands moments dans sa carrière. Certains de ses athlètes ont remporté l’or aux Mondiaux. En 2022, elle a pu vivre pour une première fois l’aventure olympique en tant qu’entraîneuse d’un des couples canadiens en lice.
« Les Jeux olympiques, c’est quelque chose de complètement différent. Mais les Mondiaux à Montréal, dans notre cour, c’est quelque chose. Plusieurs élèves de l’école ont pu y assister et voir que ça peut être ainsi accessible. L’ambiance au Centre Bell était en plus incroyable. La foule était derrière les athlètes, c’était très touchant », raconte Julie Marcotte.
Cette dernière a accompagné Maxime Deschamps et Deanna Stellato-Dudek en tant que chorégraphe pour être témoin « d’une très belle histoire ». En effet, le parcours de Deanna Stellato-Dudek sort de l’ordinaire. Originaire de Chicago, la patineuse est devenue la semaine dernière à l’âge de 40 ans l’athlète la plus âgée à remporter un titre aux Mondiaux. Le fait le plus remarquable est qu’elle a fait un retour à la compétition il y a moins de dix ans. Après avoir commencé à patiner vers un jeune âge, elle a arrêté en 2001, à l’adolescence, en raison d’une blessure à la hanche. Elle a recommencé à patiner à 33 ans, après une pause de 16 ans.
« C’est toute une belle histoire. Plusieurs personnes du milieu sont impressionnées par Deanna. Une personne m’a dit qu’elle devrait être une grande ambassadrice pour le sport. Elle vient de prouver que ce n’est pas parce qu’on a 40 qu’on est fini », renchérit Julie Marcotte.
La grande famille du patinage artistique
Après avoir offert un programme long solide, Deschamps et Stellato-Dudek étaient assurés de repartir de Montréal avec au moins la médaille d’argent. Il ne restait qu’un seul couple à patiner à cette compétition, mais non le moindre. Il s’agissait des champions mondiaux en titre Riku Miura et Ryuichi Kihara.
Notons que Julie Marcotte s’est chargée aussi de la chorégraphie de ces deux athlètes. En plus, leur entraîneur est Bruno Marcotte, le frère de Julie. « Je ne me sentais nullement déchirée durant cette situation. Mon frère et moi sommes très proches et faisons cela depuis longtemps. Dans ces moments-là, nous sommes juste fiers des athlètes. J’ai pu collaborer donc entre autres avec les deux meilleurs couples au monde. »
Savourer le moment
Julie Marcotte a savouré pleinement l’expérience du Championnat du monde. Le lendemain du sacre de Deschamps et Stellato-Dudek, elle était de retour au Centre Bell alors que plusieurs autres épreuves restaient au programme.
« En plus de 30 ans dans le patinage, plusieurs amitiés se sont bâties. J’ai pu reconnecter avec plusieurs athlètes, dont les anciens champions olympiques en couple David Pelletier et Joannie Rochette », a-t-elle aussi confié en entrevue.
Rendez-vous retardé
Le rendez-vous à Montréal était attendu depuis longtemps. La métropole québécoise devait accueillir les Mondiaux en 2020, mais l’événement a été annulé une semaine avant sa tenue en raison du début de la crise sanitaire causée par la COVID-19. Julie Marcotte admet que le coup a été dur, surtout pour certains de ses athlètes.
« Le couple le plus près du podium à l’époque était le duo canadien de Michael Marinaro et Kirsten Moore-Towers. Ils ont vu un rêve brisé en perdant cette opportunité. La pandémie a eu de grosses répercussions sur eux. Le couple a pris finalement sa retraite en 2022, soit quelques mois après avoir participé aux Jeux de Beijing », souligne Julie Marcotte.
