Le couple de Mont-Saint-Hilaire a été jumelé avec une famille de quatre enfants; deux jumeaux de six ans et deux adolescents de 12 et 15 ans. L’un des deux jumeaux est d’ailleurs lourdement handicapé et fréquente une école spécialisée.
Lors de sa première rencontre avec la famille, M. Lafontaine a d’abord voulu savoir de quelle manière ils pouvaient venir en aide à la famille syrienne. Il admet au départ ne pas trop avoir su comment aider les nouveaux arrivants.
«Je leur ai demandé de dire ce dont ils avaient besoin. Erreur. Ils ne demandent jamais rien. Ça a pris du temps. Ils sont gênés, ils ont peur d’abuser», explique-t-il.
Le défi de la langue
Le projet de la Maison de la Famille des Maskoutains avait pour but de faciliter l’intégration des familles syriennes dans leur communauté d’accueil en les aidant à découvrir la région et les services offerts, tout en créant un réseau de connaissances. L’organisme constate que son jumelage facilite l’intégration dans un délai plus court en plus d’aider les réfugiés dans leurs efforts de francisation, une priorité pour l’ensemble des réfugiés.
Selon M. Lafontaine, la langue a d’ailleurs été un obstacle à surmonter. Le couple hilairemontais a d’abord eu droit aux services d’un traducteur. Les deux familles arrivent cependant maintenant à se comprendre avec l’aide de l’application de traduction de Google et quelques mots-clés en français. Tandis que les enfants apprennent le français à l’école, les parents suivent des cours de francisation du lundi au vendredi.
Permis de conduire
Le premier besoin de taille a été d’aider le père de famille à décrocher un permis de conduire avant l’hiver. M. Lafontaine a passé plusieurs heures à dispenser des cours de conduite et à réviser les notions théoriques. Son jumeau a finalement décroché son permis au premier essai.
«Quand il a passé son permis, il était content, et moi aussi. Ça assurait son indépendance. Le principe qu’on applique, ce n’est pas de donner des poissons, mais une canne à pêche et des vers.
Mécanicien en machinerie lourde de formation, le père de la famille syrienne a déjà hâte de retourner sur le marché du travail. «Je suis convaincu qu’il est prêt à tout faire, le temps venu on va faire des démarches pour aller voir le marché du travail dans ce secteur-là», explique M. Lafontaine.
En attendant, M. Lafontaine compte trouver des activités pour occuper les quatre enfants durant le congé des Fêtes. Ils iront peut-être voir les lumières des Fêtes à Montréal ou glisser à la pente du parc de la Gare de Mont-Saint-Hilaire.
Deuxième vague de familles
La région accueillera six autres familles syriennes, composées de 13 adultes et de 22 enfants, au cours du mois de décembre. La Maison de la Famille recherche d’ailleurs des personnes intéressées à vivre une expérience de jumelage avec ces familles. Richard Lafontaine se dit aussi disponible pour parler plus longuement de son expérience aux personnes intéressées. Info: 450 771-4010, poste 21.