Pilote de formation, Martine Tremblay a fondé KoptR Image avec son conjoint il y a quatre ans. Cinq personnes, dont des pilotes et des ingénieurs, y travaillent aujourd’hui. L’entreprise est spécialisée tant dans la formation de pilotes professionnels et récréatifs que dans la conception d’engins volants sur mesure.
Depuis l’ouverture de l’entreprise, Mme Tremblay constate que la popularité du drone a monté en flèche. Alors qu’il y a quatre ans, 75% des élèves qui sollicitaient les services de l’entreprise comptaient utiliser leur drone de façon récréative, le ratio s’est plutôt inversé depuis.
«Au début, c’était le cinéma qui l’utilisait vraiment, mais c’est de plus en plus de grandes compagnies. En même temps, il y a de plus en plus de petits drones qui se vendent partout. Notre but c’est de faire la formation pour instruire [les utilisateurs]. On les forme professionnellement», explique Mme Tremblay.
Outils aux possibilités multiples
Entre 2013 et 2015, le nombre de Certificats d’opérations aériennes spécialisées (COAS) pour l’utilisation des UAV (drones), nécessaires pour l’usage professionnel des drones, a quintuplé. Ce n’est que le début, selon pourtant Michaël Lévesque, ingénieur chez KoptR, qui croit que la popularité du drone à des fins professionnelles n’a pas fini de croître.
Certificats d’opérations aériennes spécialiées pour l’utilisation des UAV (drones), Transport Canada
En plus du septième art et des militaires, les drones sont également utilisés du côté minier et forestier. Ils servent aussi pour l’inspection de bâtiments ou de lignes haute tension, pour la promotion de contenu (entre autres dans l’immobilier), la protection de la faune, la recherche de sites archéologiques, pour les arpenteurs-géomètres et même pour les agronomes. De plus en plus de municipalités souhaitent également équiper leur service d’urbanisme de drones.
Michaël Lévesque soutient que la montée en popularité du drone s’explique entre autres par le fait que ces engins sont souvent moins dispendieux que la location d’un hélicoptère ou d’un avion. Les drones nécessitent également peu de maintenance et de main-d’œuvre tout en permettant de capter des prises de vue différentes et de recueillir une panoplie d’information, selon la caméra utilisée.
Pilotes sécuritaires
KoptR a formé environ 120 étudiants depuis ses débuts en 2012. L’entreprise de Saint-Mathieu de Belœil offre des formations d’un jour pour les amateurs qui souhaitent faire voler leur drone pour le plaisir. Pour les étudiants professionnels, la formation est d’une durée de cinq jours, dont trois sont consacrés à la pratique. Du côté théorique, les étudiants y apprennent le fonctionnement de leur appareil et le cadre législatif de l’usage des drones au Canada avec le Centre québécois de formation en aéronautique. Du côté pratique, l’école met l’emphase sur le déroulement d’une opération sécuritaire, des préparatifs au traitement post-opératoire. La plupart des étudiants sont surpris de la complexité d’une opération.
«Les étudiants arrivent avec la pensée magique que ça va être facile. Le drone lui-même est facile, mais la préparation que ça implique est plus compliquée», explique M. Lévesque.
Pas d’examen
Si les professionnels doivent détenir un COAS de Transport Canada, il n’existe présentement pas d’examen du côté de Transport Canada pour l’obtention du certificat. Le gouvernement Trudeau devrait déposer l’an prochain une nouvelle réglementation sur le sujet. Les professionnels de chez KotpR sont toutefois favorables à la mise en place d’un examen pour les pilotes, notamment parce qu’ils volent dans le même espace aérien que les avions et les hélicoptères.