Chez Voyages Action de Belœil, la propriétaire Audrey Doiron envisageait déjà avant la pandémie d’organiser des escapades en autocar dans diverses régions du Québec. Le plan de match a été modifié en conséquence et le téléphone n’arrête pas de sonner pour les destinations québécoises.

« Vu notre plan de départ, c’était facile à offrir. Ça répond bien à la demande. Il y a même des gens d’agences fermées qui nous appellent. La moitié de mon équipe travaille sur les forfaits locaux, commente Mme Doiron. Nous faisons même des livessur Facebook avec nos clients. Les destinations les plus prisées sont la Gaspésie, le Saguenay, Charlevoix, les Cantons-de-l’Est et même l’Ontario. »

Les options de voyage étant limitées en raison de la situation sanitaire mondiale, certaines destinations québécoises affichaient même déjà complet, selon la propriétaire de Voyages en direct Belœil, Mylène Arcand. « Nous pouvons offrir des prix concurrentiels grâce à des partenariats, rabais que les gens n’auraient pas s’ils faisaient la réservation eux-mêmes. Nous nous concentrons aussi à offrir des forfaits exclusifs pour le Canada. »

Un incitatif gouvernemental 

Plus d’agences peuvent offrir des forfaits dans la province à des tarifs réduits de 25 % grâce au programme Explore Québec sur la Route. Ce dernier a été annoncé en juin dernier avec un engagement financement de 10 M$ pour stimuler la relance touristique. Ce programme avait vu d’abord le jour en 2019 sous un volet aérien donnant accès à des vols à des tarifs réduits de l’ordre de 50 % pour huit régions. Le volet aérien demeure pour l’instant actif pour l’Île d’Anticosti, les îles de la Madeleine et la Basse-Côte-Nord.

C’est l’association des Agences réceptives et forfaitistes du Québec (ARF-Québec) qui s’occupe de la gestion du programme Explore Québec sur la route. « En deux semaines, nous sommes passées de 50 à 250 forfaits et de 10 à 28 voyagistes adhérant au programme, rapporte la directrice générale de l’ARF-Québec, Marilyn Désy. Disponible jusqu’au 31 décembre 2021, ce programme permet d’offrir aux gens des forfaits sur mesure. Ça leur permet aussi de savoir qu’ils peuvent bénéficier de rabais en passant par une agence. »

Un marché limité 

Ce ne sont pas toutes les agences de voyages qui profitent de l’engouement pour redécouvrir le Québec. Ce dernier demeure un marché limité d’après Nathalie Caron, propriétaire de Club Voyage Tourbec — La Caravelle de McMasterville. « La quantité de voyages offerts demeure restreinte contrairement à l’habitude alors que les frontières étaient ouvertes. Nous louons des VR aux gens qui désirent partir en escapade, un produit qui marche bien. Il y a notamment des gens qui en ont loué un pour aller visiter des amis à Rimouski et couchaient dans le véhicule au lieu d’être dans la maison. »

Deux autres agences ont confirmé de leur côté qu’elles n’avaient rien vendu cet été au Québec et attendent une reprise du marché des voyages à l’étranger.

De la lumière au bout du tunnel 

Les propriétaires d’agences de voyages demeurent optimistes pour l’industrie à moyen terme. Ils notent que quelques compagnies d’assurances couvrent la COVID-19 dans leurs produits. De plus, des gens planifient déjà des vols pour les prochaines années. Voyages en direct Belœil a déjà reçu une vingtaine de réservations de groupes pour 2021 et 2022.

« Au début de la pandémie, j’ai dû aussi annuler ou reporter 8 voyages, d’ajouter Mylène Arcand. Dès que la quarantaine de 14 jours imposée au retour d’un voyage sera levée, je vais embarquer dans un avion. »