« Bien que bien intentionnée, cette mesure arrive au pire moment pour nos commerçants, au cœur de leur période la plus achalandée de l’année », déclare Julie La Rochelle, présidente-directrice générale. Selon elle, plusieurs petites et moyennes entreprises (PME) de la région membres de l’organisme ont exprimé leur inquiétude concernant la mise en œuvre de cette initiative.
Avec moins de deux semaines avant son entrée en vigueur, plusieurs questions demeurent sans réponse, ce qui engendre stress et confusion pour les gestionnaires d’entreprises.
Patrick Cordeau, propriétaire de la boutique de jouets Raoul Chagnon, à Belœil, confirme surtout un surplus de travail. « On ne peut pas être contre une telle mesure : enlever une taxe, ce n’est jamais méchant. Mais c’est la façon de l’appliquer qui n’est pas évidente. »
La suspension de TPS touche notamment les jouets, mais pas dans toutes les catégories d’âges. Pour M. Cordeau, cette distinction complique la gestion. « J’ai plus de 27 000 produits que je dois classer selon les âges et, dans certains cas, il y a place à interprétation », dit l’homme qui travaille déjà en surtemps pendant les fêtes, une période déjà « folle » pour les commerçants. « On en rajoute une couche. »
Surtout, pense-t-il, cette mesure n’aura pas tant d’impact sur l’achalandage. « C’est une fausse bonne idée, qui va seulement augmenter le stress des travailleurs pour un impact nul. »
Rappelons que le gouvernement fédéral canadien a annoncé une suspension temporaire de la Taxe sur les produits et services (TPS) pour la période des fêtes, du 14 décembre 2024 au 15 février 2025. La TPS ne sera pas perçue sur certains biens et services comme les vêtements et chaussures pour enfants, les jouets, les consoles de jeux vidéo, les manettes et les jeux sur support physique, ainsi que sur les aliments et boissons (incluant les restaurants). Selon le gouvernement de Justin Trudeau, cette initiative vise à alléger le fardeau financier des Canadiens durant la période des fêtes en réduisant le coût de divers produits essentiels. Notons que la Taxe de vente du Québec (TVQ) continuera d’être perçue.
Moment mal choisi
La gestion de cette mesure représente une charge administrative et des coûts supplémentaires pour des entreprises déjà fragilisées par les pressions économiques actuelles : inflation, pénurie de main-d’œuvre et résilience post-pandémie, ajoute la CCIVRR. Par voie de communiqué, la CCIVRR propose que cette mesure soit repensée.